
Dans Tous Les Sens
Hi. I'm Brian, and I'm not in the kitchen. Bienvenue à mon podcast, où introspection et rencontres s'entrelacent avec mes invités. Chaque épisode est une exploration unique d’échanges authentiques, de tentative d'humour, d’émotions sans filtre et d’histoires (parfois) captivantes. Entre amis, invités, et moments de réflexion personnelle, on aborde tout : le sens de la vie, ces petites choses qui agacent, et ces grandes questions qui nous animent.
Dans Tous Les Sens
Ep. 012 - Le coup de foudre de Claire
Depuis que j’ai lancé mon podcast, il y a bientôt un an, j’ai toujours voulu avoir Claire comme invitée. Son histoire, unique, bouleversante, et lumineuse, me touche profondément. La transition homme-femme est un sujet qui m’était encore étranger, et même si je n’avais pas toujours les bons mots ou que ma voix tremblait, j’ai préféré laisser la discussion telle quelle, pour qu’elle reste authentique.
Un nouveau départ, teinté de vérité et de liberté. — de ce courage qu’il faut parfois pour devenir pleinement soi. Merci Claire pour ta confiance, ta transparence, et d’avoir partagé ton histoire avec autant de sincérité et sensibilité.
Tu me dis après si t'as trop chaud, on peut... Et puis évidemment, on peut faire des pauses. Oui, oui. C'est comme
SPEAKER_01:le dentiste.
SPEAKER_02:Let's get it over with. Let's get it over with. Parfait.
SPEAKER_00:Dans tous les sens. In all directions.
UNKNOWN:En tous les sens.
SPEAKER_00:Dans tous les sens.
SPEAKER_02:Bonjour Claire.
SPEAKER_01:Bonjour Brian.
SPEAKER_02:Bienvenue dans le studio de Dans tous les sens.
SPEAKER_01:Merci, ça fait plaisir.
SPEAKER_02:Ça fait super plaisir depuis le temps que j'ai commencé ce podcast, j'ai toujours voulu t'avoir comme invité et ça s'est fait.
SPEAKER_01:Ça s'est fait,
SPEAKER_02:ouais. Qu'est-ce qui a fait que tu aies accepté d'être invité
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:à ce podcast.
SPEAKER_01:Je pense que j'ai appris à te connaître et surtout j'ai écouté les podcasts et voilà, je suis serein à l'idée de venir ici et de raconter une partie de mon histoire et dans notre histoire
SPEAKER_02:commune. Génial. Bah écoute, ça me fait plaisir. Je pense que le challenge, ça va être qu'on a plein de choses... En tout cas, moi que j'aimerais aborder et discuter avec toi. Mais bon, si on n'arrive pas à tout faire aujourd'hui...
SPEAKER_01:Je
SPEAKER_02:reviendrai. Si ça se passe bien. Mais ça se passera bien. Alors, je commence toujours par la question. Est-ce que tu te souviens de notre première rencontre
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Alors... Oui et non, parce qu'en fait, on a travaillé pour la même aventure commune qui est le GSHC. Et je sais que le premier match que j'ai fait, c'était le 27 novembre 2012. Alors, je vais paraître pour une psychopathe, mais en fait, le 22, c'était mon anniversaire et je m'étais offert un week-end de shopping chez BH à New York. Et juste avant, j'avais eu le contrat pour travailler pour le GSHC. Mais après, on s'est plutôt croisés le long et voilà, on était plus des collègues distants de travail que vraiment des Et
SPEAKER_02:donc, spécifiquement, tu ne te souviens
SPEAKER_01:pas de la première fois qu'on s'est vus
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:proche des gens et de respecter tout le monde, que ce soit la sécurité, les gens qui font le ménage, qui s'occupent de tout le monde. Et donc, je suis sympa avec tout le monde. En plus, vidéastes et photographes, dans la légende urbaine, il paraît qu'on ne s'entend pas du tout. Ah
SPEAKER_02:oui
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Dans
SPEAKER_02:la
SPEAKER_01:légende
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Ouais
UNKNOWN:!
SPEAKER_01:En tout cas, tu demandes à un photographe de mariage, le pire ennemi c'est le Villiers parce qu'il est toujours dans le
SPEAKER_02:cadre. Ok, ouais, c'est vrai, ça me ramène à
SPEAKER_01:quelques souvenirs en effet. Et donc effectivement, je pense qu'on a dû se croiser, on a dû se dire bonjour, mais je pense pas qu'on ait vraiment échangé souvent, en tout cas à la patinoire, je suis à peu près sûr que non, on a dû parler de temps en
SPEAKER_02:temps. Ouais, mais pas beaucoup, pas beaucoup, dans la salle de presse, donc il y a... Alors, les matchs de hockey, ce qui se passait, c'est que moi, j'étais un des vidéastes du club, donc je filmais les coulisses des matchs. Une année, on avait un thème qui était de suivre un seul joueur, donc on focalisait la captation vidéo sur un joueur en particulier, en espérant qu'il ait un bon match, mais bon, ça fait partie de l'histoire si ce n'est pas un bon match non plus. Il y avait trois autres vidéastes avec qui on travaillait, donc Pacari, et je vous invite à écouter le podcast Je crois que c'est le numéro 5. Ensuite, il y avait Bram et Olivier Richthauser. Et on était freelance. Bon, après, je ne vais pas rentrer dans les détails des contrats et tout ça, mais disons qu'on était plus ou moins freelance. Et toi, tu faisais partie du pool des photographes du GSHC.
SPEAKER_01:Pareil, freelance, c'est un peu par hasard que je suis arrivé là. J'ai failli ne pas accepter. parce que j'avais un autre projet que j'allais démarrer juste autour de cette date-là, où j'étais là, je sais pas si je peux faire les deux de front, et donc oui, ça a terminé comme ça, on était un peu comme vous, nous on avait plutôt des briefs par match, c'est capturer les émotions du public, soit les publicités, le staff... photographier les gens avec Sharkan pendant la pause les
SPEAKER_02:VIP
SPEAKER_01:Sharkan c'est l'aigle un vrai aigle suivre les mascottes, faire les photos avec les mascottes après moi j'ai proposé de les mettre à disposition du public puisqu'on les faisait les deux premières saisons je crois qu'on les vendait et après le club a décidé de les offrir sur leur site donc c'était toute une intendance pour
SPEAKER_02:ça la photographie c'était pour toi un hobby ou est-ce que c'était semi-professionnel enfin ton rapport à la photographie photographie, c'est fait
SPEAKER_01:comment
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Alors, en fait, j'ai toujours adoré faire de la photo et pourquoi j'en suis arrivé à faire le GSAC, c'est qu'en 2010, j'allais me fêter mes 40 ans. Je ne suis pas très fan de mes anniversaires en général parce que je pense qu'on a plein d'autres choses à fêter tous les jours sur d'autres événements plus importants que le jour où on est né ou c'est un accident. Et donc, ça va m'aider dans 40 ans, c'est important. On va faire un bon restaurant avec une quinzaine d'associés de business et de vraiment copains serrés et familles. Et je me suis offert un appareil photo. Professionnel, Sony. À l'époque, Sony, ce n'était pas très à la mode. Aujourd'hui, presque tout le monde est passé sur ça. Et j'ai voulu apprendre. Donc, je me suis un peu obstiné. Je suis un peu hyperactif. Donc, j'ai investi minimum 4 heures par jour pendant 2 ans. Ah, waouh
UNKNOWN:!
SPEAKER_01:Donc, ça, c'était en 2010. En novembre 2011, j'ai fait des photos pendant l'escalade. Et un voisin m'a dit, il y a un concours, envoie une photo. Et la photo a gagné le premier prix. Et en fait, c'est la ligne de départ de la course femme où devant, il y a les footballeurs américains des Seahawks. Petit fait pour les footballeurs américains. Donc, il y a les Seahawks devant et derrière, les gens qui s'échauffent sur YMCA. Et donc, la photo a gagné. Et un peu plus tard, au mois de septembre 2012, j'étais à Paris pour le travail et... il se trouvait que le samedi, Scott Kelby, qui est un gros éducateur et photographe américain, organisait sa sortie annuelle photo. Et je dis, je vais y aller. Il y avait 50 photographes. Je suivais sa femme et lui sur les réseaux sociaux. On avait échangé. Et donc, voilà, on a parlé un petit peu. Et juste la semaine d'avant, j'avais photographié encore des footballeurs américains. Cette fois-ci, Plan les Ouattes, les Whoopers. Pour moi, la meilleure livrée, Noir et Or. Et c'était vraiment à la dernière seconde, la personne plonge sur moi, donc j'ai du mal à le cadrer, et derrière on voit toute l'équipe qui lève les bras avec les casques, on a gagné. Et donc il se trouve qu'au lunch, je me retrouve avec Scott Kelby et Scott Rameli, qui est un photographe parisien relativement connu pour ses photos de paysages, et on commence à discuter, les deux me disent« mais Claire, tes photos sont super, il y a quelque chose d'émotion». Il faut que tu fasses du sport pro. Je suis nul, je ne suis pas bonne. Je suis très bien payé dans l'informatique. Qu'est-ce que tu vas faire
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Ils m'ont tellement saoulé pendant ce lunch que lundi, j'étais au bureau. Je vais faire une demande au GSHC pour faire des photos. J'ai rencontré Patrick Favre au GSHC qui me dit qu'on a vu vos photos, on a vu votre site internet, c'est sympa, on aime ce que vous faites. Mais Nous, on ne voudrait pas vous donner un pass pour un match, on voudrait vous payer pour faire tous les
SPEAKER_02:matchs.
SPEAKER_01:Dès le départ. Dès le départ. Et ça, foot et rugby. Alors que le foot, j'ai moins d'affinité au rugby. J'en ai fait dans ma jeunesse. J'ai vécu quasiment quatre ans à la patinoire, donc je connaissais un peu les lieux. Et du coup, j'étais là, je peux réfléchir
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Il m'a dit, ouais, vous avez 48 heures pour réfléchir. Et c'est comme ça que j'ai fini à
SPEAKER_02:faire du hockey. Tu avais regardé du hockey
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Tu connaissais le hockey ou c'était une
SPEAKER_01:découverte
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Non, je connaissais le hockey. Enfant, j'étais très souvent malade. J'ai plein d'allergies. Donc, on m'a toujours dit...« Tu ne peux pas faire du sport, etc.» Alors, je suis un tout petit peu têtu et un peu obstiné. Donc, quand on est arrivé à Genève en 77, on est resté un peu et je ne savais pas patiner. Ici, tout le monde savait. J'ai dit« Je vais m'inscrire à l'école de hockey.» Pour ceux qui connaissent, avec Stu, qui est un Canadien très rigoureux, ce n'était pas forcément ma tasse de thé. Au début, j'y allais à reculons. Et c'est comme ça que j'ai appris à patiner, à jouer. Au fur et à mesure des années, ça a été mieux. Je n'ai jamais été une exceptionnelle joueuse avant Elie, mais il y a quand même quelques joueurs contre lesquels je jouais junior qui ont fini en Ligue B avec le Servette à l'époque. Je ne devais pas être si mauvaise que ça. Et comme il y avait relativement peu de joueurs, il se trouvait que quand j'avais 16 ans, je jouais dans ma ligue, la ligue supérieure et en remplacement la
SPEAKER_02:première.
SPEAKER_01:Et donc, j'ai fait du hockey de 12 à 17
SPEAKER_02:ans.
SPEAKER_01:Et en fait, j'ai arrêté parce que je me suis fêlé deux fois une côte à l'entraînement. Et là, c'est bon, une côte fêlée, c'est super douloureux, c'est long à guérir. et donc j'ai laissé tomber ça après j'ai fait de la planche à voile après j'ai fait du vélo j'ai fait de l'escalade j'ai fait de la
SPEAKER_02:spéléo voilà donc le sport
SPEAKER_01:ça a toujours été fait partie de ta vie j'ai toujours eu un besoin de m'occuper le cerveau et de pas penser à mes problèmes entre guillemets et à me
SPEAKER_02:distraire et à m'occuper ok t'arrives au GSHC
SPEAKER_01:2012 novembre 2012 novembre 2012 ouais et donc j'arrive avec de l'équipement Sony donc tout le monde se moque de moi parce que bah ce n'est pas canon ni con, donc on ne peut pas faire des photos. Et voilà, grâce à Scott Kelby et autres, j'ai vraiment rencontré des photographes de renom. Par exemple, il y en a un qui me suivait sur Instagram qui est Monsieur Superbowl, Peter Miller-Reed. Toutes les photos mythiques de Superbowl, c'est lui. Il en a photographié 30. Il y a Joel Grimes qui fait plutôt des portraits. Il y a Dave Black qui est Monsieur Jeux Olympiques. Les photos mythiques de de gym artistique, c'est lui, Joe McNally et d'autres. Et donc, je suis venu vraiment avec une perspective différente. Et le premier match, j'ai dit, moi, je veux mettre en valeur la patinoire. Donc, j'ai fait des choses au grand angle, au fisheye, un peu artistique pour mettre en avant la patinoire. Et le match d'après, j'arrive et la double page, qui est normalement réservée pour les trois photographes ou les quatre qu'on était, étaient toutes mes photos.
UNKNOWN:Oh!
SPEAKER_01:Et donc là, les gens ont fait« Ah, ça faisait faire des photos aussi». Et ce qui est intéressant, c'est vraiment, en fait, les photographes s'est un peu scindés en deux. Ceux qui auraient été piqués dans leur fierté et qui se sont dit« Ah mince, il faut qu'on fasse un petit peu». Donc, avec Eric Lafargue et certains autres, on s'est vraiment poussé à faire des trucs un peu plus novatrices, un peu plus différentes pour se mettre en avant. Et d'autres, on voyait qu'ils étaient dans leur confort, dans leur routine. Et le travail, il n'évolue pas. Mais forcément, quand tu restes sur place et que les autres évoluent, les choses vont là. Et voilà, ces édicateurs étaient tous, tu ne viens pas pour faire les photos de ce que tu
SPEAKER_02:fais,
SPEAKER_01:mais pour ce que tu voudrais faire. Et moi, j'ai dit, moi, ce que je veux photographier, c'est la finale de la Coupe du Monde, de foot ou de rugby ou de hockey, peu importe. Et c'est comme ça que j'ai approché le hockey. Je ne l'ai jamais fait professionnellement, la photo, parce que je travaille dans l'informatique et on est très bien payé pour ce qu'on fait. Et tous les freelancers ou photographes que je connais, en fait, ils passent tellement de temps sur la partie business, vente, contrat, discussion, alors que moi, j'avais la liberté de dire non.
SPEAKER_02:C'est toujours intéressant quand tu filmes ou quand tu prends des photos du même lieu, un match, et d'essayer de se réinventer, enfin d'arriver avec un nouvel œil. Après, on a nos zones de confort, forcément. Mais toi, c'était comment ton approche
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Est-ce que tu arrivais à chaque fois à venir avec un œil différent
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Est-ce que tu y pensais avant ou est-ce que tu vivais le moment et tu captures ce que tu vois sur le moment
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Alors, il y a un peu des deux. L'avantage de la photo, c'est qu'on peut jouer sur le matériel qu'on prend, les appareils, les objectifs, les flashs, pas de flash, etc. Donc là, on arrive à jouer un peu sur la version purement mécanique. Et après, sur le moment donné, moi je disais toujours, c'est comme un mariage, il y a des moments clés qui sont les goals. On va probablement rater.
SPEAKER_02:on
SPEAKER_01:va probablement rater des émotions et ce qui est super important c'est qu'effectivement on devait passer de l'un à l'autre être à l'affût d'avoir des yeux partout dans tous les sens parce qu'il y a 7000 personnes dans la patinoire et tu ne sais pas qui va faire quelque chose d'exception et voilà je l'ai fait quand même quelques années et c'est très drôle parce que j'ai un logiciel qui fait de la reconnaissance faciale et il y a des gens tu les vois quand ils ont 7 ans et tout d'un coup quand ils en ont 16
SPEAKER_02:Ah,
SPEAKER_01:c'est génial. Oui, sauf que le logiciel est un peu bête et de temps en temps, il te dit, vous avez 600 000 personnes qui ne sont pas répertoriées. Oui, mais on est au stade de Genève, il y a 30 000 personnes pour Italie-Brésil. Et puis, je ne connais pas tout le monde personnellement dans les tribunes.
SPEAKER_02:Et donc, avec l'équipe des photographes, tu t'es lié d'amitié ou... Enfin, peut-être pas d'amitié, mais est-ce qu'il y a des... Je crois qu'avec Augusto,
SPEAKER_01:vous... Avec Augusto, on s'est bien entendus. Oui, oui, on a bien travaillé ensemble. On avait vraiment des... Et voilà, je l'ai un peu traîné sur ça. On a fait des choses ensemble. On a fait des choses complémentaires aussi à côté. Avec lui, par exemple, on a fait les soirées de Noël de l'aéroport, qui étaient toujours des trucs super sympas. C'est un peu particulier puisque l'aéroport ne s'arrête jamais, donc il y a des gens qui viennent et qui partent, mais c'était toujours une très bonne ambiance. On a fait des événements ensemble aussi. Donc non, c'était très sympathique. C'est aujourd'hui que maintenant que j'habite à Zurich, le truc qui me manque un peu plus, c'est de ne pas faire ces photos. Alors, c'était bien de faire un peu un break. Il y a eu le break forcé du Covid. Après, il y a eu quelques matchs. Et là, d'être parti pendant un an, c'était bien. Mais après un an, j'étais genre, j'aimerais quand même bien faire des photos. En plus, j'habite pas très loin de Rappersville, de Zoug et de Zurich. J'étais là genre, Genève Servette, appelez-moi. Je peux faire les trois en extérieur pour vous. Pas de
SPEAKER_02:souci. Et ça ne s'est jamais présenté
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Ça ne s'est jamais présenté. présenté, le rugby me contacte encore pour faire les photos d'équipe et les
SPEAKER_02:portraits,
SPEAKER_01:ce que j'adore
SPEAKER_02:faire,
SPEAKER_01:et c'est vraiment sympa, puis l'équipe de rugby sont vraiment d'une gentillesse extrême,
SPEAKER_02:et bienveillante. Et les hockeyeurs, ton expérience
SPEAKER_01:avec les hockeyeurs
SPEAKER_02:était
SPEAKER_01:comment
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Alors, c'est... Au début, ils étaient un peu froids. Ils n'étaient pas toujours contents d'avoir leur image partout. Il y en a certains qui sont très bourrus et qui ne voulaient pas. Mais voilà, comme on allait aussi faire les événements à l'extérieur, il y en a certains qui étaient vraiment d'une gentillesse et qui se souvenaient même de détails que tu avais discutés avec eux il y a trois mois en arrière.
SPEAKER_02:Jacques
SPEAKER_01:May. Ah
SPEAKER_02:ouais, Jacques May, il est en or. Rubin aussi. Ouais, Rubin, ouais.
SPEAKER_01:Après Vukovic, il était un peu plus froid, mais très gentil
SPEAKER_02:aussi.
SPEAKER_01:Très, très sympa,
SPEAKER_02:ouais.
SPEAKER_01:Ouais. À ce jour, ça reste ma plus belle photo que j'ai
SPEAKER_02:faite. C'est Vuko
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Ouais. C'est
SPEAKER_01:laquelle
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:C'est quand il s'est blessé et qu'il a été avec les béquilles sur la glace pour
SPEAKER_02:faire son au revoir et qu'il est debout face au monde. Ah, c'est toi qui as fait ça
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Ah, waouh. Ça, je l'ai vu aller sur la
SPEAKER_01:glace et je savais
SPEAKER_02:que c'était ça. Sur le moment, tu savais que c'était... que tu l'avais, quoi.
SPEAKER_01:C'était genre, yeah, that's... Tu disais, je sens que c'est le moment qui va venir et Tu sais que ça va être important. Quoi qu'il arrive, même s'il revient sur la glace, j'ai fait aussi des photos avec Bézina, quand il a fait son dernier match, au Parterre-Nord, en bas, où j'ai eu l'impression que j'allais me faire piétiner par les fans, mais au final, c'était
SPEAKER_02:extraordinaire.
SPEAKER_01:Mais de nouveau, il faut pousser un peu la chance, anticiper, avoir un peu une lecture des émotions et de ce qui va arriver. Des fois, il y a de la magie et des fois, ça
SPEAKER_02:rate.
UNKNOWN:Ouais.
SPEAKER_02:Oui, mais c'est vrai que le rapport qu'on a entre photographe ou vidéaste et des sportifs et une équipe, moi aussi, j'ai pu voir un peu l'évolution et la confiance. C'est une question de confiance, un petit peu. On ne leur demande pas l'autorisation sur le moment. Ça fait partie de leur job, bien sûr. Mais leur travail, c'est de gagner des matchs, de mettre des buts. C'est physique, c'est... et là des fois on est dans des situations où nous on observe quelque chose à un moment des fois même de vulnérabilité qui va souvent faire les meilleures photos ou les meilleures séquences et je pense qu'au début il y a peut-être un peu de réticence mais après quand aussi il voit le résultat en tout cas moi c'est comme ça que je l'ai perçu c'est qu'il y avait il se sentait en confiance en sachant que j'allais pas put them in a bad light in a way
SPEAKER_01:Exactement. Et oui, de temps en temps, il faut choisir et pas censurer les photos. Je n'aime pas ce mot, mais il faut effectivement garder les photos qui mettent en valeur et qui racontent une histoire. D'autres qui étaient super gentils, c'est les frères Ria ou les frères
SPEAKER_02:Chouard. Chouard,
SPEAKER_01:je ne me souviens plus. Mais Ria, je me souviens. Léo, le gardien et le grand. Super gentil. Et même à l'époque, à la fin de saison, ils avaient organisé un match de
SPEAKER_02:hockey
SPEAKER_01:où il y avait Max Orley qui était venu patiner jouer aussi.
SPEAKER_02:Et
SPEAKER_01:il y a tous mes mauvais réflexes qui sont revenus. Ça faisait 30 ans que je n'avais pas fait de hockey sur glace. Je suis parti sur la glace. Comme si j'avais 16 ans à faire des shifts. Au bout de 30 secondes, je toussais mes poumons. Mais oui, très bienveillant et vraiment d'une
SPEAKER_02:gentillesse
SPEAKER_01:incroyable.
UNKNOWN:Derrière la carapace.
SPEAKER_02:Au moment où on s'est rencontrés, donc tu t'appelais Klaus. Je m'appelais Klaus, exactement. Alors c'est un peu dit elephant in the room. Mais tu as dit le mot switch, je me suis dit ok, en parlons-en et sans... J'ai pas envie qu'on fasse juste une discussion là-dessus, mais c'est quand même une part très importante forcément de ta vie. Et ce que je peux dire un peu en préambule, c'est que moi je t'ai connu... Au départ, en tant que Klaus. Et en effet, on n'avait pas beaucoup échangé. Je pense que la première fois qu'on s'est parlé, je devais aller chercher une carte SD chez toi appelant les watts. C'est le seul souvenir que j'ai. Et on avait eu un peu un échange, justement, et j'avais vu ton travail et on avait peut-être eu des micros échanges sur notre travail, mais j'aimais beaucoup cette équipe, Pacari, Bram, toi et... Augusto. Augusto, Augusto. Et... Et ensuite, il s'est passé quelque chose d'important. Et aussi, quand on parle justement de l'équipe, de comment ça a été perçu, tu peux nous parler un petit peu du... En 2012, où tu en étais par rapport à ton
SPEAKER_01:identité
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Ouais, alors voilà, c'est quelque chose qui fait partie de ma vie depuis tout le temps. J'ai été élevé dans une famille super... ouverte, ou l'esprit critique, mais je savais, à l'âge de 2 ans, depuis toujours, il y a des photos de 2 ans, moi, à Noël, je reçois un camion-citerne, et j'ai un sourire, et après, je reçois des habits pour ma poupée, et le sourire, il va d'une oreille à l'autre. On aurait dû se douter. Après, je suis très scientifique, il faut une preuve, il faut que ça marche, je me fais des films, c'est du délire. Et en fait, en 2010, je suis tombé 2 fois très malade, trop de stress, trop de boulot... Plein de choses qui ont fait que ça n'allait pas. Donc, j'ai fini deux fois avec des problèmes respiratoires aigus au HUG. Et après ça, j'ai été voir un pneumologue qui m'a bourré de cortisone. J'ai pris 25 kilos. J'étais malheureux à l'époque. Et lui était là, les poumons vont bien, mais rien va. Et donc, j'ai fait ce qu'il ne faut pas faire. J'ai arrêté la cortisone du jour au lendemain, totale. Je prenais presque 3 grammes. J'ai été voir une psychologue superbe. Et... on commence à discuter sur ce qui ne va pas, et très rapidement, ok, je suis une femme, oui, à la naissance, quelqu'un a mis la lettre dessus, il y a eu une anomalie, c'est un peu difficile le cheminement, il faut l'accepter, donc 2011, c'est ça, le jour où je l'ai accepté, ce n'est pas une blague, c'est le 1er avril 2012, ma fille a 5 ans, je fais ok, je suis une femme, je vais le vivre en tant que telle, à la maison, pas de problème, je mettrai mon costume, je ferai de la mise en scène comme je fais depuis toute ma vie, de paraître en
SPEAKER_02:homme. Ah, au départ, c'est ce que... C'était comme ça.
SPEAKER_01:Et mon épouse, qui était là au mois d'août, elle me fait, écoute, je t'aime tellement, vis ta vie comme tu es, ça sert à rien de te forcer sur ça, et je t'accompagnerai sur ce chemin aussi loin que je peux ou pas. Ok
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:C'est quoi la roadmap
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Je ne sais pas. Est-ce qu'il y a un plan pour y aller
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Non. Alors, il y a quelques forums d'échange. Alors, pour ceux qui sont dans cette hésitation, je ne vous recommande pas les forums
SPEAKER_02:français.
SPEAKER_01:En France, c'est quelque chose de hyper sectaire. Et si on ne suit pas exactement le modèle de comment les gens l'ont fait, on est à un pariade. Les Américains sont beaucoup plus acceptants. Il y a des variations. Même qu'il y a toujours certains excellents, il faut faire exactement, il faut faire ci et ça. Le stéréotype, c'est qu'il faut quitter toute sa vie, faire ça dans une grotte et sortir de l'autre côté et cacher le passé. Moi, je n'ai pas honte de mon histoire. Et donc, moi d'autre, Sarah me fait« Go, deviens une
SPEAKER_02:femme
UNKNOWN:!
SPEAKER_01:» D'accord
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:C'est un gros truc à avaler. C'est un peu terrifiant. Moi, je dis toujours, tu es en haut de la falaise, il y a 50 mètres de vide, en bas, il y a une petite piscine et plein de rochers. Saute
UNKNOWN:!
SPEAKER_01:Tu t'approches, tu fais« Ah non, pas santé
UNKNOWN:!
SPEAKER_01:» Et donc, j'hésite comme ça. Donc voilà, on commence par des trucs, épilation de la barbe, d'abord à la lumière pilsée, ensuite à l'aiguille, une par une. Et donc, ça commence comme ça. Et en septembre, on me dit« Fais du hockey
UNKNOWN:!
SPEAKER_01:» Et moi, je dis« Mais je ne peux pas faire un changement homme-femme devant de nouveaux
SPEAKER_02:stéréotypes.
SPEAKER_01:» Ah, c'était juste avant le hockey
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:C'était juste avant
UNKNOWN:!
SPEAKER_01:Donc, ça faisait deux mois que j'avais plus ou moins intégré le fait que j'allais vivre ça.
SPEAKER_02:Ouais.
SPEAKER_01:Et maintenant, tu me dis, tu vas faire ça devant 7000 fans, enragés, alcoolisés, au
SPEAKER_02:stade.
UNKNOWN:Non?
SPEAKER_01:T'es au cahier. Non
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Au cahier, en footballeur. Ouais. Non
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Et en fait, maintenant, avec le recul, en fait, c'est la meilleure chose qui a pu m'arriver. Parce qu'en fait, c'est un cheminement qui est mentalement super éprouvant, compliqué.
UNKNOWN:Ouais.
SPEAKER_01:En anglais, on dit très self-centered. C'est en fait, tout d'un coup, tourne que sur toi, sur des perceptions, des changements et tu deviens insupportable pour ton entourage. Là, en fait, le hockey, le foot et après le rugby ont pris tellement de place que ça, c'était juste... une chose en plus de l'autre. Et donc, je ne l'ai pas dit tout de suite parce que Sarah était très inquiète par rapport à notre fille. Il ne faut pas dire, etc.
SPEAKER_02:C'est fascinant, mais je vais juste faire une parenthèse. Parce que tu parles de ta femme, Sarah. Est-ce qu'elle, elle était au courant que tu ne te sentais pas homme
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Plus ou
SPEAKER_02:moins. Plus ou
SPEAKER_01:moins. Alors, je sortais d'une relation un peu compliquée et puis... En fait, le jour où je l'ai rencontré, j'étais allé avec ma petite sœur près de la prairie pour lui acheter un gant de baseball pour jouer au baseball en Espagne quand il n'y a pas de vent. Parce que quand il y a du vent, je fais windsurf, mais quand il n'y a pas de vent, je peux jouer au baseball. Le magasin était malheureusement fermé. Et au retour, je suis dans le bus et je vois cette femme qui est trop belle pour moi, que jamais de la vie elle ne voudrait sortir avec moi. Et je suis flashé, mais le vrai coup de
SPEAKER_02:foudre.
SPEAKER_01:Et donc, je la regarde, elle me sourit un peu aussi. Je fais la micro. Elle ne me suit pas, mais elle n'est quand même jamais très
SPEAKER_02:loin.
SPEAKER_01:Et là, j'ai acheté des trucs pour la planche à voile. Du vernis à ongles transparent pour mettre sur les doigts et les pieds. Parce que quand tu fais de la planche à voile, quand tu les tapes, de temps en temps, ils éclatent et ce n'est pas très agréable.
UNKNOWN:Et...
SPEAKER_01:du vernis le plus rose possible pour mettre sur les écrous pour savoir lequel est dévissé pour pas avoir de panne donc elle me suit genre ok c'est foutu il a une copine c'est pas bon non non non rien à voir et impossible de lui parler et donc là je vais passer par une psychopathe pendant 3 semaines tous les jours à la même heure je prenais le même bus pour la voir je la vois 2 fois impossible de lui parler la troisième fois je veux lui parler elle parle avec quelqu'un d'autre dans le bus donc je suis par terre dépité et là elle descend je dis non là faut que tu descendes faut que tu lui parles et là elle va à la poste et moi
SPEAKER_02:je suis là genre non mais
SPEAKER_01:il faut que je lui parle exactement et puis là je la borde dans la rue excusez moi je vous connais pas mais j'aimerais bien apprendre à vous connaître prête à me prendre un énorme râteau Elle me fait, j'ai pas le temps, je fais, non, non, mais écoutez, demain, je peux pas, et puis jeudi, vendredi, non plus, mais mercredi, je peux pas. Elle me dit, bon, d'accord, allez prendre un verre. Donc, on a plein les oies, plein palais, non, aux palettes, prendre un verre dans le bistrot. Elle me fait, ouais, je vais fêter un anniversaire rond. Donc, j'étais là, bon, 40 ans, probablement pas, 30 ans, ok, safe bet, 20 ans, non, elle est un peu plus âgée que ça, donc je fais 30 ans. Ouais, c'est ça. Quel âge tu as
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:22 ans et demi. Donc déjà là, ça avait la pression. 22 ans et demi. Ouais, ouais, ouais. Donc là, ça avait la pression. Et puis, on se met d'accord d'aller manger le vendredi, apprendre à se connaître. Ça se passe super bien. Au bout de 15 jours, je vis quasiment chez elle. Et ça, c'était au mois d'avril. Au mois de juillet, je pars aux États-Unis, à Boston, pour faire un jump
SPEAKER_02:d'été.
SPEAKER_01:Donc, je pars là-bas. Est-ce que je vais revenir
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Est-ce qu'elle voudra encore de moi
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Etc. Elle vient me chercher à l'aéroport. Je m'installe chez elle définitivement. Ça se passe super bien. Et au bout de deux mois, bon, t'es là pour jouer. T'es juste playboy. T'es en train de profiter de moi. Je fais non, non. Et je lui fais ma demande de
SPEAKER_02:mariage.
SPEAKER_01:La réaction... complètement folle je lui avais déjà dit que j'aimais m'habiller en femme parce que forcément j'assumais pas encore le côté totalement ok mais il y avait
SPEAKER_02:déjà ok ça a toujours existé et t'as pu en parler facilement et assez rapidement
SPEAKER_01:avec elle non c'était un peu difficile et elle elle s'est dit bah je vais l'aimer tellement que ça va lui passer et moi je me suis dit je vais l'aimer tellement que ça va passer
SPEAKER_02:Pour toi, tu dis
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Pour moi,
SPEAKER_01:ouais. Sauf que malheureusement, non, c'est comme ça, c'est génétique, il n'y a pas le choix, donc il faut faire avec. Et donc, je lui fais la demande au mariage, j'annonce ça à mes parents, un drame, quelqu'un de plus âgé, pas allemande, avec laquelle ma mère ne peut pas parler, donc un peu difficile. Côté de Sarah, beaucoup plus facile. 30 ans, pas marié, Italie du Nord. Donc, c'est un peu le désespoir. Donc, le sauveur est arrivé. Donc, voilà. C'est comme ça qu'on s'est connus. Mais oui, j'étais aussi honnête que j'ai pu l'être au départ.
SPEAKER_02:Et donc, vous avez
SPEAKER_01:eu... Enfin, voilà. On a eu une fille, voilà. En 97. Voilà. On pensait en avoir plusieurs. Mais voilà. La naissance, ce n'est pas super bien passé. Parce qu'en fait... Simplement, si ça avait été un bon gynécologue, il n'aurait jamais laissé Sarah accoucher
SPEAKER_02:de voie naturelle.
SPEAKER_01:Parce qu'aujourd'hui, il y a un dilemme, c'est que beaucoup de femmes ont un bassin trop
SPEAKER_02:serré.
SPEAKER_01:Et il y a encore une obsession de la naissance naturelle. C'est plein de catastrophes, ça dure super longtemps, avec des dégâts... Enfin, Sarah a dû se faire opérer deux fois par la suite pour réparer les
SPEAKER_02:dégâts. Ouais. Deux ans et sept ans après. Alors
SPEAKER_01:qu'on a les moyens de faire une césarienne. Exactement. Et il y a le côté naturel. Et après, en fait, voilà, Sarah, ça a été vraiment compliqué. En plus, à l'époque, sa mère était aux soins intensifs. Elle ne savait pas si elle allait s'en sortir. Elle est rentrée, premier enfant, post-mortem, tout est catastrophe. Et là, on a eu une sage-femme. Encore une psychopathe. Oui, il faut allaiter. Il n'y a pas de lait, il n'y a pas de montée de lait, mais on va prendre du complément et c'est tout. Et vraiment faire sentir mal la mer.
SPEAKER_02:C'est
SPEAKER_01:terrible, le guilt tripping. Et moi, je suis de métier et de nature très... Il y a un problème, on va en refaire face et on va trouver une solution. Il n'y a pas, il n'y a pas. On a d'autres moyens, donc arrêtons cette culpabilisation qui ne sert à rien et qui n'est pas
SPEAKER_02:productive. Est-ce que c'est la meilleure solution
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Oui, et qui est néfaste, qui est destructrice aussi. Donc vous passez cette étape-là, vous avez une fille.
SPEAKER_01:On a une fille, voilà. Sarah va bien. Ça se passe bien. Je suis à fond dans le travail. je suis dans une start-up française dans la tech je travaille trop et beaucoup trop parce que du coup ça me permet de ne pas penser de nouveau à mes
SPEAKER_02:démons
SPEAKER_01:donc c'est un truc récurrent chez moi il faut que je m'occupe de l'esprit tu les
SPEAKER_02:vivais comme des démons c'était des
SPEAKER_01:démons en fait c'est une réalité que tu n'as pas envie d'affronter parce que un c'est un peu dingue quand même de se dire maintenant je vais être une
SPEAKER_02:femme
SPEAKER_01:c'est pas anodin toujours été, mais voilà, c'est juste la perception d'eux. Et donc, voilà, le meilleur moyen, c'est qu'on n'y pense pas. Je m'occupe tellement sur autre chose que je n'ai pas le temps d'y penser. Et puis, on le met sous le tapis. Donc, je suis dans cette boîte-art de start-up. Je bosse jusqu'en février 2001. Les six derniers mois, c'est une catastrophe. J'ai des chefs qui ne sont pas super bons, sans entrer dans les détails. Certains auraient dû finir derrière des barreaux, etc. Je prends 25 kilos, je travaille 80 heures par semaine, je cours partout. Et là, je fais stop. Et donc, je fête mes 30 ans. On vient d'acheter un appartement à Plain-et-Ouattes. Je fais une fête avec mes frères et sœurs. J'ai deux sœurs et un frère. On fait ça avec des amis vraiment très serrés. Et c'est mes 30 ans. Puis là, j'ai deux choix. Je prends ma retraite, pas confortable, mais je me pose ou je crée une société. Il a fallu que je crée une société. Je l'annonce à mes clients. Ah ouais, super, on peut bosser avec vous. Donc du jour au lendemain, je passe de deux associés à huit personnes à gérer. Donc gérer le payroll, l'argent qui rentre, etc. Plein de boulot, ça se passe bien. On a des super contacts. Malheureusement, il y a le 11 septembre, j'avais des clients qui étaient dans le World Trade
SPEAKER_02:Center.
SPEAKER_01:Or, pas le grand, mais le
SPEAKER_02:petit qui s'est effondré quand même. Celui qui s'est effondré
SPEAKER_01:après, ouais. Donc, tous les projets qu'on a avec eux s'effondrent. La crise est un peu partout. Donc, on cherche un partenaire en France pour grandir dans un marché un peu plus proche. Et là, la boîte, elle dit, écoutez, nous, on veut aussi grandir en Suisse. On vous propose un rachat intégration. On fait OK. J'ai travaillé 13 ans pour cette boîte et après... Ils voulaient tout le temps que j'aille à Paris,
SPEAKER_02:mais on n'avait pas très envie. Donc, je dirais l'état d'esprit pour... C'est parfaitement dans le thème parce qu'on va à différentes périodes, mais tous connectent finalement. Et avant que je t'interrompe, tu disais quand tu as commencé la procédure et ta femme, comment est-ce qu'elle a pris la nouvelle
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Elle le savait, parce que c'est quand même elle qui m'a donné le... le plus gros cadeau qu'on peut faire avec quelqu'un, c'est de dire« Je t'aime tellement que je te soutiens pour vivre ta vraie vie.» Oui. Donc, je lui serai toujours reconnaissante là-dessus. Alors, bien sûr, tu as des constats psy, etc., même que techniquement, en Allemagne, tu n'as plus besoin de tout ça. C'est quand même un cadre qui rassure parce que, de nouveau, c'est un truc complètement fou où tu dis« Mais non, on ne peut pas faire ça.
SPEAKER_02:»
SPEAKER_01:D'où, c'est quelque chose de même imaginable, c'est bien au-delà de tout ce que j'aurais rêvé. Et donc, on fait ça, on fait l'épilation, ça se passe tranquillement. Et donc, en fait, 2012 jusqu'à 2013, il ne se passe rien. C'est purement juste enlever la barbe, donc un peu de rougeur au match, des fois un peu plus rouge, mais rien de vraiment
SPEAKER_02:perceptible.
SPEAKER_01:Et donc, ça a fait ses 40 ans, non, ses 50 ans, fin août 2013 donc on fait une superbe fête je fais c'est ta fête c'est ça qui est en avant je veux pas que mon histoire machin vienne interférer donc on fait ça on fait ça le samedi et le lundi 1er septembre je vais voir l'endocrinologue on fait les médicaments pour bloquer en fait la testostérone
SPEAKER_02:ouais
SPEAKER_01:et donc là à partir de là ça commence à baisser le libéto il n'y a pas vraiment de changement au bout d'un mois tu passes sur une injection qui a beaucoup moins d'effet secondaire qui est plus long terme qui est tous les mois et maintenant c'est tous les 3 mois une injection et même théoriquement là je pourrais probablement laisser passer tous les 6 à 12
SPEAKER_02:mois
SPEAKER_01:et après tu prends l'oestrogel et après effectivement les choses se transforment gentiment et c'est là où heureusement qu'il y avait le hockey parce que là effectivement j'étais très pénible ah tiens il y a la poitrine ah tiens les sentiments sont différents mais le plus gros changement est vraiment
SPEAKER_02:émotionnel ouais et on en avait parlé quand j'ai repris contact avec toi il y a un an environ ce que je me souviens c'est que moi j'étais au GSHC pendant cette époque 2012-2013 donc je te connaissais en tant que Klaus et et J'ai tout de suite senti que tu étais quelqu'un de bien, mais je sentais un peu réservé. Enfin, il y avait quelque chose d'un peu mélancolique. Alors peut-être que c'est moi qui projette aussi, parce que je vois la mélancolie un peu partout. Mais je me souviens quand je t'ai revu, quelques années plus tard, et tu étais radieuse. Et quand on a discuté de ça, tu m'avais dit que... Sarah, donc elle a été là pour toi dans cette étape, enfin c'est un très très beau cadeau, mais pour elle, elle a dû accepter aussi, entre accepter et puis de se dire, est-ce que je vais toujours pouvoir t'aimer de la même manière
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Et tu as dit quelque chose que j'ai trouvé assez merveilleux. Je ne sais plus exactement quels étaient les mots, mais est-ce que tu te souviens à quoi je fais allusion
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Oui, je ne sais plus les mots que j'ai utilisés. De nouveau, moi, c'est un choix. Elle, elle le subit. Et pour elle, le regard des gens a changé. Tu passes d'être sexuel, machin, etc., à lesbienne, bizarre... Et surtout, dans ce début de changement, le regard est super
SPEAKER_02:pesant. Pesant pour elle aussi
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Oui, pour moi aussi, mais implicitement. Moi, je sais pourquoi je le fais, c'est toujours plus facile. Quand tu n'as pas choisi, forcément, tu subis ce regard et même de temps en temps, elle se sent mal parce que les gens me scrutent et me regardent bizarrement. Vivez votre vie, soyez heureux, il n'y a pas besoin de ça.
UNKNOWN:Et
SPEAKER_01:De nouveau, aujourd'hui, c'est quelque chose qui est passé. On a recréé, en fait, une manière un peu différente de vivre ensemble. On est les meilleurs amis. On adore faire les choses ensemble. On est toujours très proches. Mais voilà, pour elle, c'est toujours... Quand on me dit toujours, t'as eu du courage. Non, non, moi, j'ai pas eu du courage. À force d'essayer toutes les options, à la fin, il y a deux portes qui... tu acceptes de faire ce changement ou tu te suicides et t'es là genre bah non le suicide c'est un peu brutal
SPEAKER_02:c'est un choix c'est terrible en fait t'as pas le choix t'as le choix d'abandonner de te donner la mort
SPEAKER_01:et c'est ce que les gens ne comprennent pas t'as décidé de devenir une femme j'ai rien décidé du
SPEAKER_00:tout
SPEAKER_01:c'est comme ça j'ai accepté d'arrêter de faire semblant et ce que tu dis c'est très vrai parce que en 2012, 2013 jusqu'à ce point là Il faut quand même te rendre compte que tous les matins, je me levais et je mettais un costume virtuel. Je vais être un garçon, un homme et incarner
SPEAKER_02:ça.
SPEAKER_01:Et quand j'ai raconté ça avec des copains avec qui j'ai grandi, ils me disaient« I was looking up to you to be a man». On est dans la haine parce que moi, je regardais sur toi pour savoir comment être un garçon. Donc, c'est un peu là où c'est difficile.
SPEAKER_02:Donc, L'image que tu as de toi, le miroir, ça doit être terrible. Ou c'est plus le ressenti
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Déjà, le miroir t'évite un petit peu.
UNKNOWN:Ouais.
SPEAKER_01:Après,
SPEAKER_02:je n'étais pas vilain. Tu pouvais quand même apprécier.
SPEAKER_01:Une fois, je suis descendu en vélo depuis Genève en Espagne. J'ai fait ça en trois jours. Je suis arrivé super bongé, super musclé. J'ai participé parce que juste à côté de là où il y a la ville de mes parents, il y a un camping et j'ai gagné Mister
SPEAKER_02:Camping.
SPEAKER_01:Super, sympa. En fait, c'est plus le décalage de ce que les gens voient et de qui tu es. Oui. Et que tu ne peux jamais être toi-même.
UNKNOWN:Oui.
SPEAKER_01:Donc, tu ne peux pas montrer vraiment tes émotions, donc tu renfermes tout sur toi. Et ce que tu dis, c'est vrai. Si tu regardes les photos de moi avant 2012, il y a toujours, quelque part, une tristesse. Parce que là, tout d'un coup, je peux être moi-même. Et en parlant de ce changement, je dis toujours, avant, ma vie était en noir et blanc. Là, j'ai découvert la
SPEAKER_02:couleur,
SPEAKER_01:j'ai découvert les odeurs et j'ai découvert l'imax. Et c'est vraiment ça, où tout d'un coup, c'est des émotions. Alors au début, c'est compliqué parce que c'est vraiment... Tu passes de super triste à super heureux en un quart
SPEAKER_02:d'heure. Ouais, c'est l'explosion
SPEAKER_01:de... Et aujourd'hui, je suis posé et je suis bien dans ma peau. C'est pour ça qu'aujourd'hui, c'est le bon moment pour en
SPEAKER_02:parler.
SPEAKER_01:Ouais. Voilà, je ne parle pas pour la communauté. Je parle sur mon cheminement, sur l'effort. Et c'est un truc qu'on a un peu parlé en avance. Et on me dit tout le temps, tu as beaucoup de chance dans la
SPEAKER_00:vie. Hum hum.
SPEAKER_01:Et je suis un peu réticent parce que dans la chance, on la provoque aussi.
SPEAKER_02:Oui, absolument. Je suis tout à fait d'accord avec ça.
SPEAKER_01:C'est comme jouer au poker. Si tu as une paire de deux, soit tu te couches, soit tu te dis voyons ce qui arrive et essayons de faire au mieux
SPEAKER_02:avec. Merci beaucoup de partager cette partie importante de ton histoire parce que c'est très touchant déjà. Et moi, je t'avais contacté sur LinkedIn parce qu'on lit beaucoup de choses et Tout le monde a un avis là-dessus. Et en fait, je me suis rendu compte que beaucoup de personnes qui n'ont pas vécu ce que tu as vécu ont une opinion là-dessus. Et ça me dérangeait, mais je n'avais pas les arguments. Et aussi, après avoir discuté avec toi, j'étais, mais ça, c'est l'histoire de Klaus Ekler. Ce n'est pas l'histoire de... Tu n'es pas là pour représenter toute une communauté.
SPEAKER_01:Exactement. Et évidemment, quand tu m'as contacté... J'étais très
SPEAKER_02:méfiant. Oui, t'étais
SPEAKER_01:méfiant. Pourquoi
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Est-ce que c'est pour justifier que c'est une aberration
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Non, non. Et ce que j'ai appris, en fait, dans ce passage-là, c'est qu'au début, l'ambition, c'était d'être une femme. Et qu'au fait, au fur et à mesure, dans le chemin, tu te rends compte, ce qui est important, c'est d'être heureuse. Ouais.
UNKNOWN:Et...
SPEAKER_01:J'ai invité mes frères et sœurs à venir manger au restaurant. Ma sœur voulait emmener son mari. Je fais« Non, non, juste les trois entre
SPEAKER_00:nous.
SPEAKER_01:» Et je leur annonce ça. Donc, ma petite sœur, elle fait« J'ai besoin d'une
SPEAKER_02:bière.
SPEAKER_01:» Mon petit frère, il fait« C'est une nouvelle. Elle n'est pas bonne. Elle n'est pas mauvaise. C'est juste une nouvelle. Je ne sais pas quoi en faire, mais je prends.» Et ma sœur était plutôt dans un trip un peu religieux, un peu… Carré séjour impossible, alors que quelques mois après, on était ensemble, et effectivement, ça te va bien, parce que t'es plus épanoui, et c'est elle, elle était enceinte à ce moment-là, ce que je savais pas encore, et elle était, et elle est avec sa fille beaucoup plus attentive à ne pas être... C'est pas parce que t'es une fille, elle joue avec des Legos, elle a des voitures, elle a des dinosaures, elle va jouer au foot, elle fait de tout. Et je pense que c'est ce qui est important, c'est qu'on est tous et toutes différentes. Et il faut qu'on vienne avec ce qu'on a, avec notre richesse, notre différence, avec notre histoire. Et quand on vient, on vient franchement.
SPEAKER_02:ce
SPEAKER_01:qu'on discutait avant pourquoi ça marchait, pourquoi ça matchait entre vous et nous avec Augusto, c'est qu'on venait pour raconter et pour communiquer une histoire
SPEAKER_02:et
SPEAKER_01:que c'était important et qu'on venait avec nos sensibilités mais au service d'une cause et on peut pas faire ça en faisant semblant ou alors le résultat il est
SPEAKER_02:pas
SPEAKER_01:là si tu viens pas en y mettant tout ton coeur C'est pas possible. Et quand j'ai créé mon site internet, voilà, à l'époque, c'était Klaus Photographie. Après, voilà, j'ai parti sur Claire. Claire Photographie était pris. J'étais là, genre, ah bah
SPEAKER_02:zut,
SPEAKER_01:damned, qu'est-ce que je fais
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Puis Sarah, elle me dit, mais en fait, tes photos, c'est que de la lumière et des émotions. Je fais, bien sûr. C'est pour ça que maintenant, le site s'appelle Claire
SPEAKER_02:Emotions. Ah, c'est ça, c'est une belle histoire.
SPEAKER_01:Parce qu'effectivement... Photographe, c'est que de la lumière et des émotions. Et tu joues sur les deux. Après, c'est de la technique et des recettes.
SPEAKER_02:En fait, de te voir maintenant et de voir... Tu te sens épanoui
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:On a tous une part sombre. On ne peut pas être totalement stable. Mais en tout cas, j'ai l'impression que tu es plus... Souriantes,
SPEAKER_01:en tout cas. Je suis très heureux. Mais pas
SPEAKER_02:seulement du visage
SPEAKER_01:aussi. Je suis très heureuse, je suis très à l'aise avec moi-même, je suis très à l'aise avec ce que j'ai vécu. C'est peut-être aussi parce qu'avec l'âge, on devient un peu plus, entre guillemets, raisonnable, posé. Mais oui, j'ai trouvé ma place dans l'univers, je suis à l'aise. j'aime aussi aller au contact des gens, je rentre de vacances, j'étais en avril, voir ma cousine, qui a une dizaine d'années de plus, que je n'avais pas vraiment vue depuis très longtemps, et on n'avait pas d'atome crochu, c'était super sympa, et j'ai rencontré une amie d'enfance que je n'avais pas vue depuis 40 ans, et elle est venue, on a été se balader avec son chien, et c'est comme si on s'était quitté hier, comme tu dis, elle a connu Klaus, elle connaît Claire, et ça matchait, et fondamentalement, j'étais super heureuse pour elle et la vie qu'elle a fait, parce que quand on avait 8-10 ans, elle était en fait la personne que j'aurais voulu être. Et là, c'était vraiment de profiter de ces moments-là. Et c'est la trace qu'on va laisser, c'est soit les monuments qu'on construit, soit les gens qu'on touche et qu'on en parle. De nouveau, vous, moi, moi, j'avais à cœur de dire bonjour à tout le monde dans la patinoire. Que ce soit le staff, le public, tout le monde me connaissait. C'est compliqué quand tu as une centaine de personnes, mais vraiment une centaine de personnes qui sont de manière récurrente et qui te connaissent et qui te saluent. Tu ne connais pas par prénom. Il y a quand même une partie prendre le temps pour
SPEAKER_02:ça. 100%.
SPEAKER_01:Et surtout les photographes, tout le monde était là. Faites-moi une photo avec mon iPhone. j'ai quand même une caméra avec un objectif à 5000 francs et 1000 francs pour le flash donc mes photos sont objectivement meilleures mais je comprends que tu veuilles l'instant le capturer donc ça sert à rien de se battre contre ça je te fais ta photo puis après je ferai la mienne et puis voilà on profite de se capturer ces moments et c'est ça qui est important
SPEAKER_02:et c'est ça qui reste aussi moi quand je repense à cette époque là je me souviens plus des résultats des matchs ouais alors certes il y avait des titres des choses mais c'est ces petits moments c'est ces petits moments peut-être pour Ben, clore le chapitre, mais ce que je pense est important, c'est aussi, dans ton entourage, donc tu... Voilà, avec ta femme, ça se passe bien. Les gens ont accepté, c'est peut-être un peu plus difficile pour certaines personnes.
SPEAKER_01:Alors, non, pas du tout. Alors, Sarah avait très peur. Alors, ma fille, c'était un peu difficile, parce qu'on lui a dit, elle est en pleine puberté, machin... Vous m'avez menti toute ma vie. Non, ce n'est pas aussi simple que ça. Ce n'est pas noir et blanc. Alors après, il y a eu Kathleen Jenner. Ma fille était là, genre, tu pars à LA, tu deviens une femme et tu reviens. Et puis, c'est une autre personne qui vient avec maman. C'est l'exemple qu'elle avait. Oui, sauf que voilà, ce n'est pas forcément de nouveau
SPEAKER_02:la référence. Non, je ne
SPEAKER_01:pense pas. On a préféré la Verne Cox ou d'autres, mais peu importe. Mais non, il n'y a pas eu de réaction négative. Ça permet un peu faire le tri. Ça enrichit mon entourage. Voilà, je... J'ai des amis trans sous différentes variantes. J'ai une amie parisienne qui, elle, tous les jours, va travailler en tant qu'homme, alors que c'est une femme à part entière totale. Mais elle ne veut pas parce qu'en France, c'est encore assez mal vu, surtout dans le monde médical, alors que ça ne devrait pas être un problème. J'ai une amie américaine qui est médecin, mais qui a aussi des appartements à côté, qui adore travailler sur ses V8 avec son ex-femme. Maintenant, son ex-femme a insisté pour adopter deux enfants. Elle les a adoptés et l'ex-femme est partie avec un boyfriend et elle s'est retrouvée avec deux enfants afro-américains, trans, dans l'Amérique d'aujourd'hui.
SPEAKER_02:Ouf
UNKNOWN:!
SPEAKER_02:Pas facile. Pas
SPEAKER_01:simple. Non. Bon, la frontière canadienne n'est pas loin et puis les medical people, ils vont les recruter, mais c'est difficile. Et en fait, ça vraiment enrichit le cadre. C'est toujours difficile quand les gens me posent des questions là-dessus. Par exemple, j'ai une connaissance qui m'a dit, ben voilà, moi j'ai une amie, son fils a envie d'être une fille.
SPEAKER_02:Hum hum.
SPEAKER_01:Qu'est-ce que je dois faire
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Je dis, un, je ne peux pas te conseiller, il y a des professionnels pour ça. Je peux juste te dire, si c'est insistant, persistant, récurrent, c'est qu'il y a probablement quelque chose.
SPEAKER_02:Oui, ce n'est pas une phase. De nouveau, ça peut être une phase. Parce que ça, c'est l'argument qui vient beaucoup des personnes anti-woke, entre guillemets. Ce qu'ils vont dire, c'est des phases, ils sont influencés par ce qu'ils voient sur les réseaux sociaux et après, ils regrettent. C'est l'argument qui revient à chaque
SPEAKER_01:fois. Alors, les regrets, il y en a de temps en temps, bien sûr. déjà woke à la base c'est juste admettre qu'il y a des injustices institutionnelles et qu'il faut en être conscient c'est tout donc déjà quand quelqu'un dit c'est woke déjà on n'a pas besoin de continuer à discuter parce que c'est
SPEAKER_02:plaisant
SPEAKER_01:alors après revenir de temps en temps il y a des regrets c'est mal accompagné la réalité c'est que dans les gens qui ne sont pas acceptés il y a quand même un taux de suicide énorme disproportionné j'ai une connaissance en Floride j'ai vu 2-3 fois elle reniée par la famille, mais à la rue. Donc, homeless, et elle s'est ressortie, elle vit avec des petits boulots à gauche et à droite, mais avec une rage de vivre, admirable. J'ai une amie à Toronto qui, elle, a fait ça, qui est super successful, qui est un agent immobilier, qui va faire du VTT dans l'Himalaya. Il y a de
SPEAKER_02:tout.
SPEAKER_01:Et vraiment, en fait, c'est la force dedans qui est importante. et il faut vivre avec il faut aussi savoir ce que les gens ne savent pas c'est qu'en fait il y a une sur-représentation de gens trans chez les Navy Seals et en fait objectivement c'est des gens super dangereux parce qu'en fait c'est des gens qui vont par mépris en disant je vais montrer à tout le monde que je peux être un homme et en fait si je meurs au combat c'est la meilleure chance qui peut m'arriver.
SPEAKER_02:Parce
SPEAKER_01:que
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Parce que la vie n'a pas de valeur parce que je ne peux pas être la personne que je
SPEAKER_02:veux.
SPEAKER_01:Et donc, la plus connue de celles-là, c'est une Américaine, elle a écrit un bouquin qui s'appelle Lady Valor. Elle a une peur pour l'art. Lady
SPEAKER_02:Valor. Lady
SPEAKER_01:Valor. Et donc, elle a un Purple Heart, elle a créé des procédures carrément pour les Navy Seals, elle a créé des outils, elle a chassé les talibans en Afghanistan, le pire du paradoxe, et en sortant de l'armée, à la fin, elle a fait ça. Et donc, il y en a dans toutes les formes, et souvent surreprésentées dans les endroits où on les
SPEAKER_02:attendrait.
SPEAKER_01:Et comme tu disais, aujourd'hui, c'est la différence, la diversité, c'est un peu le... Ce qu'on s'est rendu compte avec Sarah aussi, c'est que t'as une case homme et t'as une case femme, mais
SPEAKER_02:non.
SPEAKER_01:Il n'y a pas de case. On est tous des individus différents avec toutes des facettes et il faut vraiment s'enrichir de
SPEAKER_02:ça.
UNKNOWN:Absolument....
SPEAKER_02:Il y a tellement de choses, mais j'ai envie de parler un petit peu de ton projet un peu de cœur et de voyage. Tu me montres des photos d'un camping-car, j'ai jamais vu un... C'est un camping-car
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:C'est un camping-car. Tu l'appelles comment
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Est-ce qu'il ou elle a un
SPEAKER_01:nom
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Il s'appelle Manny. Il s'appelle Manny,
SPEAKER_01:M-A-N-N-Y. Comme le mammouth dans Ice Age.
SPEAKER_02:ok ok ah oui ça lui va bien ah oui d'ailleurs il y a un éléphant
SPEAKER_01:dessus non
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:il y a un éléphant dessus mais ça c'est le propriétaire d'avant qui a fait ça donc voilà on a une différence d'âge avec
SPEAKER_02:Sarah
SPEAKER_01:donc en fait dès le départ on savait que si on veut profiter de la vie à un moment donné je vais devoir arrêter de travailler donc je suis super prudente prévoyante donc depuis qu'on se connait on essaye en fait de vivre sur 30% de notre revenu. On essaie de mettre 70% de côté. Alors, on n'y arrive pas. On est plutôt autour de 50%. Chaque fois qu'on était demandé de l'argent à la banque pour l'emprunter, ils étaient là, mais comment vous arrivez à économiser autant
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:On n'a pas des grands goûts de luxe. Quand on partait en vacances à l'époque, je combinais ça avec des voyages à des conférences aux US. Donc, mon billet de travail d'avion et les hôtels étaient en partie payés par la boîte. On fait attention, on essaye de ne pas faire des achats impulsifs. Donc, on a une grosse wish list Galaxus et puis on regarde et quand c'est le bon prix, on achète. On vit modestement, je n'ai pas une énorme maison, on a acheté au bon moment,
SPEAKER_00:je ne
SPEAKER_01:suis pas attaché aux voitures. J'ai un voisin qui était un collectionneur de voitures, il appelait ça les boîtes à chagrins. Pour moi, c'est un outil qui m'amène de A à B. Et donc, on a fait tout ça pour voyager. Et en 2017 ou 2016, pour la première fois, j'ai dit à Sarah, on va louer un camping-car parce qu'on a voyagé en voiture. Et voyager en voiture, c'est sympa, mais au bout du quatrième Airbnb sur la semaine ou sur les deux semaines, t'es l'agent. Si les toilettes et le lit pouvaient être les mêmes plus que deux jours, c'est bien. Et en tant que photographe ou vidéaste, tu connais le problème. Tu vas au nouveau lieu, tu t'installes. Il faut que tu ressortes avec ton barda parce que la meilleure lumière est le soir ou le
SPEAKER_02:matin.
SPEAKER_01:Quand tu vas en Écosse, le soir, c'est très tard et le matin, c'est très tôt. Donc, c'est un peu fatiguant. Et je dis à Sarah, écoute, on va louer un camping-car et on va dans les Dolomites. On prend l'avion jusqu'à Venise. À Venise, on était à un hôtel. L'agence de location est venue nous chercher. On a fait ça. Septembre, on s'est retrouvés la première nuit sur un col. Le matin, il neigeait. Un temps superbe. On a mangé des gnocchis à 2500 mètres d'altitude avec une bouteille d'amaron. On était bien. Et Sarah a adoré. Pas trop le fait de camping-camping, mais cette partie sauvage d'être dehors, d'être proche du truc. super
SPEAKER_02:et c'était pas quelque chose que vous faisiez vraiment
SPEAKER_01:enfin ce style alors avant on voyageait toujours hôtel les trucs classiques on allait dans la maison de mes parents en Espagne on allait chez ses parents on faisait des voyages normaux hôtel alors pas les trucs inclusifs non
SPEAKER_02:plus
SPEAKER_01:mais un
SPEAKER_02:peu plus traditionnels
SPEAKER_01:on a fait un road trip aux Etats-Unis qui était super on a fait les parcs nationaux on a fait 4000 kilomètres en 15 jours superbe mais ça aurait été plus sympa si on avait eu une autre maison
SPEAKER_02:et
SPEAKER_01:donc voilà on a fait la première expérience c'était sympa camping-car ok on va essayer de prendre plus petit parce que voilà on n'est pas super grand donc on a pris un tout petit on a fait l'Irlande magnifique
SPEAKER_02:aussi le vert
SPEAKER_01:est
SPEAKER_02:incroyable ouais alors la densité de verdure je trouve c'est
SPEAKER_01:dingue on n'a pas eu de chance parce que on est arrivé Connemara et Connemara forcément c'est le nuage noir avec on est arrivé ciel bleu tout asséché brûlé par le soleil c'est pas possible et ça en septembre mais on a dormi près d'un lac un endroit un spot superbe depuis il est fermé parce que les gens ont fait les imbéciles ils ont laissé leurs ordures ils ont cassé les bouteilles malheureusement c'est ce qui arrive de plus en plus souvent on a adoré ça après on a fait les Lofoten en Norvège magnifique on a vu des aurores boréales ça nous plaisait bien Il dit acheter un camping-car, etc. On a cherché. Et en fait, le camping-car, c'est une solution insoluble. C'est toujours trop grand et trop petit à la fois. C'est trop lourd. Alors, on cherche ce camping-car-là. Non, pour finir pas. Et donc, on part sur le top du top, 12 mètres de long avec des slide-outs à l'américaine. Je l'appelle toujours le Taj Mahal on wheels. Et donc, on le commande, on le fait fabriquer. Et là, on me dit, pour le boulot, déménager de Genève à Zurich. Ok, oui et non. Ok, Sarah, tu voulais
SPEAKER_02:prendre
SPEAKER_01:ta retraite. Là, tu travaillais toujours avec la même boîte
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Non, là, je venais de rejoindre Oracle. En fait, j'ai rejoint Oracle en 2019. Et puis, après, il y a eu la pandémie. Et à la sortie de la pandémie, on avait un nouveau chef qui me dit« Écoute, on a plus de soucis à Zurich qu'à
SPEAKER_02:Zurich.
UNKNOWN:»
SPEAKER_01:Et alors donc, ok, on déménage à Zurich, notre fille est partie étudier à Paris, Sarah voulait prendre sa retraite, ça ne nous retenait pas vraiment ici.
SPEAKER_02:Ouais,
SPEAKER_01:ok. On part, et là, on loue un appartement, on achète un appartement, Dana est partie, Sarah prend sa retraite, on est dans une nouvelle ville, ils parlent une langue
SPEAKER_02:bizarre. Oh là
SPEAKER_01:là, tous ces changements. Et tu as ce camion qui arrive, qui coûte une fortune, et tu n'arrives pas à te réjouir. Et là, tu fais... Ok.
SPEAKER_02:tu n'arrives pas à te réjouir parce qu'il y a juste trop de changements à ce moment là c'est émotionnellement
SPEAKER_01:épuisé et donc je les appelle je fais cancel vous êtes les premiers il y a une pénalité c'est combien la pénalité je fais ok pas grave ça vaut la peine donc pas de camion ouais 4 mois passent damn ce serait quand même bien on va en regarder on en a vu un qui était super sympa mais trop tôt l'appartement était en pleine construction on fait non non On attend que l'appartement est fini, on emménage et on y va. Et puis voilà, on emménage, on regarde, le projet reste. On a voyagé juste en voiture, on a fait la Croatie, c'est sympa. On est resté plus longtemps dans les hôtels. Mais il y a quand même ce truc, même si tu restes quatre jours, tu as quand même cinq, six hôtels différents.
SPEAKER_02:Tu te
SPEAKER_01:dis, ce serait bien. Et l'année dernière, au mois de mai... on voit une annonce pour un camion où tu dis, il y a plein de trucs qui sont bien, il y a quelques trucs qui ne vont pas. Ah, il est à Bâle. On les appelle, on devait descendre à Genève, donc Zurich, Bâle, Genève, c'est presque la route, donc on y va, on leur dit, ok, on y va. On avait prévu de passer une heure. On passe deux heures et demie à discuter avec eux. Eux, ils ont eu la vie de rêve. Vraiment, leur histoire de rêve, ça serait de dire un podcast à lui tout seul. Et, On discute et humainement, ça matche. Ils ont vécu cinq ans dans le camion. Tous les détails sont faits. Ils ont passé trois mois à l'usine, en Ukraine, à le faire construire en 2019, où tous les détails sont vraiment faits pour le voyage. Et on le regarde, on passe deux heures et demie, puis on descend à Genève. Et pendant tout le voyage, Sarah me fait, mais il n'y a rien qui ne va pas dans ce camion. Et donc, on décide, non, non, non, on attend. Et donc dimanche, je fais« Écoutez, votre camion, en fait, on est intéressé, on le veut bien. Ah bon
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Vous ne pensez pas que vous déciderez si vite
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:» Je dis« Écoutez, je dois régler quelques problèmes, financement, fiduciaire, etc. Mais ça nous intéresse. Oui, mais nous, on voudrait encore rester. Je dis« Mais restez jusqu'à quand vous voulez. Nous, on n'a pas d'urgence, mais celui-là, on ne veut pas le laisser passer.» Le prix est
SPEAKER_00:top.
SPEAKER_01:On avait déjà passé le permis poids lourd quand elle était encore à Genève. C'est une aventure en soi aussi. C'est très compliqué, c'est beaucoup de théorie. Et donc on a récupéré le camion, on est parti au mois d'août, le 1er août, sur un festival africain près de Freiburg in Breisgau, forêt noire. La balade sympa, le festival nul, en plus il a plu. Du coup on a passé une nuit dans une roseraie, avec petit déjeuner britannique avec scones et tout. On a passé une nuit chez un vigneron dans ses champs. Très sympa. Et donc, on a fait en mois d'octobre la Bavière et le projet, c'est l'année prochaine, 1er mai, on part au Cap Nord avec l'objectif de faire 200 kilomètres par semaine, de faire des photos, bien sûr de paysages et de plus en plus, et à cause de toi Brian, des photos de gens. Parce que le monde n'est que beau parce qu'il y a des gens dedans.
UNKNOWN:Et
SPEAKER_01:de nouveau, il faut créer des liens et on a toujours peur de ce qu'on ne connaît pas. Oui. Donc, moi, j'aime bien un podcast sur une chaîne YouTube que j'aime bien, c'est Yes Theory.
SPEAKER_02:Yes Theory. Je ne sais pas si tu connais, oui.
SPEAKER_01:Il faut que je le note. Et en fait, leur slogan, c'est Love Over
SPEAKER_02:Fear.
SPEAKER_01:Love Over Fear. Oui. Love Over Fear. Et c'est vraiment ça, c'est aller à la rencontre des gens et des choses qu'ils font a priori. peur.
SPEAKER_02:Parce qu'une fois que tu connais des
SPEAKER_01:gens, c'est plus difficile de
SPEAKER_02:les détester. Oui, c'est très beau et je pense que c'est très vrai. Je pense que naturellement, on n'a pas envie de se mettre dans des situations inconfortables. Et des fois, on est un peu obligé. Mais en fait, finalement, ce moment inconfortable, il passe souvent très vite.
SPEAKER_01:Il faut que tu regardes Yes Theory. Leur deuxième slogan, c'est Seeking
SPEAKER_02:Discomfort. Seeking Discomfort. Seeking Discomfort. Seeking Discomfort.
SPEAKER_01:Et l'idée, c'est ça. Parce que comme tu dis, des fois, c'est inconfortable. Là, on revient en avril. On a fait 21 jours. C'était extraordinaire. Et en fait, on s'est un peu fait avoir sur le truc parce qu'on a passé du temps dans les forêts de mon cousin. Superbe.
SPEAKER_00:et
SPEAKER_01:on est parti en disant on a quitté le meilleur endroit du monde et on a fini près d'un étang où il y avait des hérons qui chassaient les poissons il y avait les crapauds il y avait un soleil superbe on a pu manger dehors et on est reparti de là de nouveau avec meilleur endroit du monde et à chaque fois comme tu dis il y a un côté un peu down de dépression et en fait tu dis non il faut qu'on soit grateful pour merci d'avoir pu profiter de cet endroit... et quand tu le fais comme ça... rien ne change dans ce que tu as
SPEAKER_02:vécu...
SPEAKER_01:mais c'est juste... il n'y a pas ce côté négatif... de ce qui se
SPEAKER_02:passe...
SPEAKER_01:du regret... en fait... il n'y a rien à regretter... j'ai pu profiter d'un endroit superbe... c'était bien... il faut aller de l'avant... dans la même ligne de mire... il y a quelques années... en 2002... j'étais à une conférence aux Etats-Unis... il y avait un speaker... qui venait d'écrire un livre... qui s'appelait...« From Good to Great»... Et en fait, ce monsieur, c'est le fondateur du Iron Man à Hawaii. Et il a commencé son keynote par« We all have a good life, but what if we had a great life
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:» Alors, ça énerve Sarah quand je
SPEAKER_02:dis
SPEAKER_01:ça. Mais moi, cette phrase, elle me tient à cœur tous les jours. Tous les matins, je me dis« I have a good life, but what if I had a great life
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:» Et ce qui est important, c'est pas« Où tu vas
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:» mais que tu vas y aller et qui monte dans le bus et qui descend parce que c'est des gens qui ont fait leur chemin avec toi et qui ont peut-être plus de place et plus de raison de venir avec toi. Et vraiment de vivre comme ça, de nouveau, aujourd'hui je suis épanoui, je suis posé et en travaillant sur cette partie-là, en me disant je veux vraiment que ce que je fais, je le fais à fond et je le fais vraiment avec intent et que ce soit meaningful, et bien Tout d'un coup, c'est beaucoup plus simple. Je me pose plein de questions. C'est terrifiant. Je vais avoir 55 ans. Arrête de travailler. Il n'y a plus de salaire qui rentre. Je suis inutile. Je ne travaille pas. Donc, oui, ça, c'est un peu flippant. Et j'ai un côté un peu très conservateur. Après, j'ai une chance inouïe. J'ai très bien réussi. J'ai commencé à investir dans les dot-com.
SPEAKER_02:Donc, voilà. Comme on a dit, tu as une chance. Tu la provoques et la chance. et t'as une tête ouais une tête qui marche très bien
SPEAKER_01:aussi enfin t'es
SPEAKER_02:smart
SPEAKER_01:oui mais de nouveau dans les gens je connais des gens qui vraiment ils ont des vies tu dis ils ont la guigne tout le temps ils ont pas de chance
SPEAKER_02:vraiment
SPEAKER_01:ouais ouais des gens où leur ex-mari leur ont fait des trucs horribles
SPEAKER_02:des crasses non c'est sûr
SPEAKER_01:je comprends pas que cette personne soit pas en prison chez des amis il vient de prendre sa retraite il travaille dans la restauration Il gagne, aujourd'hui, en Suisse, 1900 francs par
SPEAKER_02:mois. C'est inconcevable.
SPEAKER_01:Je suis dans une situation super privilégiée, comme tu l'as déjà provoqué. De nouveau, je savais qu'il y aurait ce trou. Et si moi, je travaille jusqu'à la retraite, Sarah aura 71 ans. Qu'est-ce qu'on va pouvoir en profiter
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Je pense que moi, c'est... C'est inspirant, cette décision de voyager, de se lancer dans une aventure. Moi, perso, je n'oserais pas, mais je pense aussi que ce n'est peut-être pas dans ma... c'est pas dans mon ADN peut-être j'ai moins peut-être ce côté aventurier mais j'ai pas envie de rester dans j'ai envie de voyager et si je voyage pas physiquement j'ai envie de voyager dans ma tête et je trouve génial de pouvoir sans arrêt vivre des découvertes et aussi de ne pas être dans le regret de se dire ah c'était bien là-bas tu peux toujours y retourner à un moment donné et aussi l'avantage c'est que tu es photographe enfin tu captures des moments aussi et ça c'est des fois moi j'ai un peu ce truc par rapport à prendre des photos et des vidéos tout le temps quand il y a quelque chose je ne sais pas mon fils ou mon chien qui fait un truc trop chou j'ai envie de le capturer il y a des moments où Quand ça arrive, je me dis, non, vis le moment tel qu'il est maintenant. Mais il y a quand même ce truc en moi, j'ai envie de... Même si c'est 10 secondes ou 5 secondes, j'ai envie, ou même une photo, j'ai envie de capturer un peu ce souvenir et trouver un peu cet équilibre entre vivre le moment présent et de... Mais on a aussi ce truc où... On est des photographes, des vidéastes. Je ne sais pas toi, comment tu le
SPEAKER_01:perçois
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Alors, c'est vrai que là, ce break zéro et quoi m'a un peu permis d'être moins dans le« il faut que je fasse des photos». Aujourd'hui, comme on disait avant, c'est plus maintenant que je le sors, c'est« with intent» et qu'il y a vraiment quelque
SPEAKER_02:chose.
SPEAKER_01:Je pense qu'avant, je faisais un peu trop de photos d'un peu de tout. Et comme tu dis, je ne vivais pas forcément le moment. Aujourd'hui, de temps en temps, il y a des fêtes de famille. Je ne suis plus la photographe attitrée. Vous avez tous des iPhones. Si vous voulez, faites des photos. Je ne suis pas obligé de faire un photoreportage et de faire 1000 photos et de passer 5 heures à les traiter. Donc ça, j'ai moins. Là, c'est vrai qu'avec notre rythme de voyage, on a un peu plus le temps. Alors après, on était en Allemagne, près des plus vieux chênes d'Allemagne. Et tout d'un coup, il y a un coucher de soleil avec des couleurs juste incroyables. Le repas est devenu froid sur la table et je suis sorti dans le champ de colza, j'ai mis l'appareil dedans et j'ai fait la photo parce qu'il y a ce côté, on ne peut pas laisser passer
SPEAKER_02:ça.
SPEAKER_01:Il faut trouver un équilibre. C'est comme tout, il n'y a pas besoin de tout capturer non plus, mais c'est aussi un bon moyen de se souvenir.
UNKNOWN:...
SPEAKER_02:La prochaine question, c'est, est-ce que tu as une question pour moi
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:C'est égocentrique, cette dernière question.
SPEAKER_01:Ouais
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Pourquoi
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Pourquoi
SPEAKER_02:moi
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Pourquoi toi
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Alors, pour le podcast, tu dis
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Ouais, et pourquoi ça a matché, en fait
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Pourquoi ça
SPEAKER_02:a matché
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Très bonne question
UNKNOWN:!
SPEAKER_02:Bon, déjà, et comme tu as écouté mes autres podcasts, ce que je trouve intéressant, et ce n'était pas intentionnel au départ, mais c'est que finalement, les personnes avec qui je discute sont des gens qui ont croisé mon chemin à un moment donné de ma vie, qui... Peut-être ne sont pas dans mon premier cercle d'amis, on a nos amis d'enfance, on a les amis à qui on parle tous les jours, donc c'est pas peut-être le cercle très très proche, mais c'est des gens avec qui il y a eu un bon contact et il y avait une curiosité d'en savoir peut-être un peu plus. et de développer peut-être quelque chose ce sentiment peut-être que ah tiens ça m'intéresserait d'en savoir plus sur Pacari sur Melody donc il y a déjà cet aspect là et il s'avère que c'est souvent des anciens collègues en fait je me rends compte parce que je pense des anciens collègues c'est des gens que tu côtoies un petit peu soit tous les jours si c'est en tant que salarié ou alors au match de hockey comme nous donc il y a cet aspect là ensuite c'est vrai que je ne vais pas me mentir, j'ai une personne dans mon entourage qui est un ami proche et qui est un très bon ami. Et il sera toujours un très bon ami. Mais il avait un discours qui est pour moi vraiment à la limite, je ne sais même pas comment le décrire, mais d'intolérance et puis que je ne comprends pas en fait. Voilà, je ne veux pas non plus l'accabler, mais c'est juste un discours... Genève, c'était mieux avant. Mais la personne en soi, l'individu, est quelqu'un qui a été là pour moi. C'est vraiment un de mes meilleurs amis. Il a été là pour moi quand j'étais... Il m'a amené en clinique quand j'étais au bout du rôle. Il m'a amené à Belle Idée. Il a été pour moi. Et en fait, qu'il ait un discours aussi violent, je n'arrive même pas vraiment à l'expliquer, mais ça me... Ça me posait problème en fait. J'ai eu une enfance à l'école internationale, donc assez internationale. Mais c'est vrai que la plupart de mes amis sont allés plus dans le business, dans l'économie et tout. Et puis moi, j'avais l'impression d'être un peu une exception parce que j'avais une fibre artistique que je n'acceptais pas totalement. Je me disais, non, mais il y a des artistes. Moi, je ne suis pas un artiste. Donc, j'étais très paumé. Donc, je suis passé par des dépressions. Je suis passé vraiment par des douleurs d'identité et plus peut-être par rapport à mes souhaits dans la vie. Je ne savais pas comment m'épanouir. Et je pensais que c'était impossible d'avoir un travail que Pour moi, c'était clair qu'un travail, c'était alimentaire pour se faire de l'argent et mon grand problème, c'était que je me disais« tout le monde arrive à faire abstraction de ça, moi je n'y arrive pas». Et je n'ai jamais tenu trois ans dans une boîte parce que ça commençait toujours. Bien, ouais, c'est cool, finalement, c'est cool. Ensuite, j'en peux plus, j'en ai marre. Et congé de maladie, dépression à la fin. L'école d'art, finalement, ça m'a ouvert un peu d'être avec une école d'art, avec« Extremely Open» et des profs qui... J'ai pris un cours de« Body and Art», donc la représentation du corps par les artistes. un peu le même sujet peint par des hommes et par des femmes. Et j'ai trouvé ça fascinant parce que la perception était souvent assez différente. Et aussi, je pense qu'il y avait une personne sur quatre qui était peut-être pas non-binaire, mais bi ou lesbienne ou gay. Et au début, c'était... Ça ne m'a jamais posé un problème, mais c'était un constat. Et en fait, après, mes meilleures années... Alors maintenant, je suis très content d'où j'en suis dans ma vie, avec mon fils, avec mes chiens, tout se passe bien. Mais ces années à l'école d'art étaient les meilleures années de ma vie. Et j'étais avec des gens qui... On avait la même fibre artistique. J'étais fan de... C'était juste un... Vraiment, c'était... J'étais heureux. Et donc, ce truc de jugement, je ne le comprends pas. Et face à cet ami qui avait des discours, mais insistants aussi, c'est-à-dire qu'il ramenait le sujet sans arrêt sur la table. Sans qu'on me provoque, c'était tout à coup des liens, des statistiques soi-disant de tous les suicides de personnes qui ont fait une transition qui leur regrettent. Tu peux dire ce que tu veux avec des chiffres. Et en fait, je ne supportais plus. Et j'ai pensé, à qui est-ce que je pourrais en parler
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Et en fait, tu es la seule personne que je connais qui a fait cette... C'est ça, cette transition
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:Cette transition, oui, c'est ça. Parce que moi, mon dernier souvenir, c'est que j'avais remarqué un petit changement physique mais je n'avais pas... Pas plus que ça, quoi. Je ne m'étais pas vraiment posé la question. Je me suis dit, ah, OK. Ouais, peut-être des chirurgies esthétiques. Mais voilà, après, j'ai vu sur les réseaux sociaux que tu t'appelais Claire. Et puis bon, on avait parlé avec Pacari, mais de manière très genre, ah oui, donc Klaus, c'est Claire maintenant. Et puis oui, et puis oui. On a un peu rigolé de se dire, waouh, ça change, quoi. Parce que moi, je te connaissais en tant que Klaus à l'époque. Je ne connaissais pas Claire encore. Ou alors... Enfin, ce n'était pas encore officiel, ce n'était pas... Et j'avais envie de... Donc, il y avait la raison, la première raison, c'était de te parler par rapport à ta transition. Mais après, c'était aussi de se dire, en fait, j'aimerais bien, ça m'intéresserait de catch
SPEAKER_01:up with
SPEAKER_02:Claire.
UNKNOWN:Oui.
SPEAKER_02:Et je ne sais plus si j'avais le podcast en tête déjà. Je ne sais
SPEAKER_01:pas. J'ai l'impression que pas parce que c'était 2022. Je crois que
SPEAKER_02:je commençais le podcast. En tout cas, ce n'est pas ce qui a provoqué. Ce n'était pas l'idée. Ah ouais, je vais faire un podcast. Ce n'est pas ça. Mais c'était plus d'avoir des arguments. À la base, peut-être, la motivation, c'est d'avoir des arguments par rapport à mon ami. Et ce qui est intéressant, c'est qu'on a fait ce Zoom, toi et moi, où il y avait un petit peu de réticence parce que je l'ai mis sur la table directe. Et ce Zoom, en fait, c'était trois quarts d'heure, une heure, qui était une conversation assez similaire à celle qu'on a aujourd'hui, finalement. Et après ça, ce qui en est sorti, c'est que le truc de mon ami... Rien à foutre, quoi. C'est plus... Enfin, finalement, je me suis dit, on a eu cette discussion, ça m'a fait du bien de te voir toi, de te voir eux, c'est... Je me suis dit, il y aura toujours des gens qui vont... C'est son chemin à faire. Et après, s'il ramène le sujet sur la table, OK, on peut en discuter. Mais après, je dirais que l'idée peut-être du podcast, la suite de ça, je pense que c'est après le Zoom. Je me suis dit, waouh, j'aimerais bien pouvoir vraiment qu'on discute plus. Et que... Et puis, on a eu ce café il n'y a pas longtemps. Et puis, je ne sais pas, on est sur la même longueur d'onde, j'ai l'impression. Et ça, c'est le truc commun avec toutes les personnes que j'invite et qui acceptent. C'est qu'il y a au moins, peut-être pas sur tous les sujets, mais on est sur la même longueur d'onde, sur des valeurs, je pense. Et ça, c'est pour ça que tu es là.
SPEAKER_01:C'est gentil. Comme tu dis, c'est le... C'est le bonheur individuel qui est important et il n'a pas besoin d'empiéter sur celui des autres. Alors, je comprends le côté genevois, très genevois. J'en côtoie. Maintenant, j'habite le canton de Schwyz, donc ils sont encore un peu plus primitifs, arrêtés. Souvent, en fait, quand tu vois avec ces gens-là, ça, c'est juste une expression d'une peur plus large. C'est une peur. Et en fait, aujourd'hui, on vit un monde où tellement de choses changent. Et si tu regardes dans l'histoire, au moment de l'avènement de l'électricité ou même du gaz, il y a eu cette frange qui voulait retourner à l'âge de la pierre parce que le progrès, on ne veut pas. Aujourd'hui, je travaille dans l'IT, on passe au cloud. Moi, je dis toujours 5% de mon boulot, c'est la technique. 95%, c'est les gens et de la résistance au changement. Et tu peux t'arc-bouter et te dire« Non, c'est nul et je ne veux pas et je refuse de changer.
UNKNOWN:»
SPEAKER_01:où tu fais, c'est comme ça, et je fais au mieux. Comme on disait, make the best out of it. Tu peux ne pas l'aimer. Qu'est-ce que ma vie va t'impacter
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Paris, quand j'allais travailler là-bas, et j'allais au moins une fois par mois, les gens, tout le monde, jugent tout le monde à Paris. Et moi, j'étais dans un état d'esprit, j'étais là, mais...« Si t'as besoin de me juger et que t'as le temps de me
SPEAKER_02:juger,
SPEAKER_01:mais comment ta vie doit être
SPEAKER_02:misérable
UNKNOWN:?
SPEAKER_02:»
SPEAKER_01:C'est ça. Moi, je vis ma vie. Et oui, quand toi, t'es parti, c'était pas officiel. C'est devenu officiel, en fait, en août 2015. Parce que voilà, Sarah était toujours en train de freiner. Non, on ne va pas trop. Et à un moment donné, moi, je disais, mais là, ça commence à se voir. Donc, il faudrait quand même... À l'aéroport, c'était chaque fois la croix à la bannière. Quand j'allais à la sécurité, ils tiraient à la courte paille qui va être fouillée. Forcément, tu allais à gauche ou à droite, ça bipait parce que ce n'était pas bon. Et donc, j'ai fait la demande. Alors, en Allemagne, il faut faire une lettre au tribunal à Berlin. Et à l'époque, il fallait se présenter. Et en fait, tu écris la lettre, tu as la traduction du psy. Et en quatre semaines... Et pour 92 euros, oui, vous êtes officiellement une femme. Voilà votre certificat de naissance, etc. Tout est fait. Donc, j'appelle l'ambassade ici pour y aller. Elle me dit, venez dans une heure. J'étais là, genre, non, je dois faire des photos. J'ai SHC à Honnay, au centre de
SPEAKER_02:physio.
SPEAKER_01:Donc, c'était faire ça. Et le lendemain, ah oui, félicitations, ils étaient vraiment bienveillants. Et souvent, c'est ça. C'est bienveillant. Comme tu dis, une fois qu'on connaît et qu'on accepte que les gens sont juste comme ça et que c'est différent, eh bien, oui, ça ne change rien. Et de nouveau, je pense que plus il va y avoir de changements et plus le monde change, plus les gens vont s'arc-bouter sur« non, c'était mieux avant». Non, ce n'était pas mieux avant. Objectivement, c'était différent.
SPEAKER_02:Et ça a toujours existé. Je suis stupide. Vraiment, j'ai l'impression que la vie est plus simple quand tu acceptes ça. On pourrait rentrer dans des débats sur l'IA et tout ça. Et je vois pas mal de personnes sur les réseaux sociaux qui s'offusquent des dangers. Alors oui, c'est important, il ne faut pas être aveugle par rapport à ça. mais ce discours un peu genre on va voler mon boulot alors moi j'ai pris le truc totalement inverse, c'est que je vois à quel point l'utilisation des technologies d'aujourd'hui de l'IA me permet d'être plus efficace, d'accélérer mon processus je m'écarte un petit peu mais aussi de regarder mon fils qui est beaucoup sur les écrans mais forcément on ferait exactement la même chose, il apprend plein de choses sur les écrans, il est capable de localiser n'importe quel endroit parce qu'il est sur GeoGuessor. Quand il a une question, quand il se pose une question, c'est quelqu'un qui a beaucoup de curiosité, il a des réponses. Évidemment que je ne vais pas le laisser devant son écran tout le temps et que ça peut être néfaste, bien sûr. Mais ce truc d'être sans arrêt, c'est mauvais, c'est non. Les séries, maintenant, les personnes n'ont plus d'attention. C'est genre... allons vers le positif et c'est peut-être un discours un peu kumbaya mais voilà je pense que c'est
SPEAKER_01:important c'est une vraie richesse c'est comme tu dis ma fille elle est partie s'installer à Paris elle a dû faire de la plomberie Eh bien, c'était bien sûr un jour férié. Eh bien, YouTube, elle a réparé sa chasse d'eau. Elle a dû changer ses serrures. YouTube, maintenant, c'est le handyman de tous ses copains hommes parce qu'ils sont tous avec quatre mains gauches incapables de changer quoi que ce soit. Et pourtant, ma fille est super féminine. Et je suis d'accord. Oui, il y a un vrai risque. Aujourd'hui, le vrai risque, c'est plus la désinformation et le refus de la vérité. Moi, j'ai été élevé dans une famille moitié protestante, moitié catholique. À l'époque, ce n'était pas évident. Ma grande-tante était complètement contre ça. Et on a été élevé avec, qui étaient nos héros religieux
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Copernic, Galilée, Mendel, des scientifiques. Et vraiment avec un sens critique. Et on nous a vraiment enseigné le sens critique. Qu'est-ce qui est vrai
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Qu'est-ce qui fait du sens
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Ma fille, quand elle avait 7 ans, j'ai argumenté avec elle en disant« Non, mais la Terre, en fait, elle est plate. On nous demande
SPEAKER_02:qu'elle
SPEAKER_01:est ronde.» Et par l'exercice et par le truc, en fait, elle a démontré elle-même que non, non, la Terre est bien
SPEAKER_02:ronde.
SPEAKER_01:Alors que tu peux dire« Non, non, ignore.» Et je pense que c'est là où c'est vraiment important aujourd'hui. Je ne sais pas si tu as vu le nouveau release du Google AI pour la vidéo
SPEAKER_02:hier. Ah, pas encore.
SPEAKER_01:Terrifiant. franchement c'est terrifiant mais après je suis comme toi j'ai un logiciel j'utilise Capture One pour les photos ils ont une équipe qui s'appelle 10X leur objectif c'est toutes les releases tu dois gagner 10 fois le temps sur le traitement des photos maintenant en live ça te fait des retouches des portraits tu fais une fois le visage et ça l'applique sur toutes les photos quelle que soit la position moi je fais des photos de paysages avant t'étais obligé d'enlever les grains de poussière maintenant tu fais auto AI Plus de spectacles. Là, c'est génial. Après, j'utilise Ricardo, le Ricardo AI, pour écrire les annonces.
SPEAKER_02:Catastrophe
UNKNOWN:!
SPEAKER_02:Ouais, et... En fait, c'est se travailler ensemble, pour moi, qui est intéressant. C'est ça. C'est genre, l'AI m'aide à faire un peu... C'est genre, ok, ouais, ça va pas être... It's foolproof, et il va... Il n'y a pas cette humanité quand même. Alors, ça va tout le temps se rapprocher, ça va être de... Mais au final, moi, ce que j'aime, c'est de pouvoir la rendre à moi, quoi. C'est-à-dire, je ne vais jamais envoyer un email qui est un copy-paste, à moins que ce soit un truc vraiment pur administratif. Mais c'est juste... Ouais, je ne sais pas. C'est juste... C'est de travailler avec et on n'y pas... C'est comme
SPEAKER_01:ça. Ouais, alors, j'ai appris là une boîte où c'est vraiment le... tout ce qu'il ne faut pas faire avec l'AI. On force les gens à retourner au boulot pour des postes commerciaux. A priori, ils parlaient des clients, donc ce n'est pas super important. Et pour créer de l'interaction humaine, on va leur créer un chatbot conversationnel avec lequel ils peuvent échanger sur leurs sentiments au bureau. Tu as Pierre et Paul à côté de toi, tu n'as pas besoin d'un chatbot. Si les gens étaient au remote et que tu ne peux pas se converser, peut-être, s'ils sont sur 5 time zones et puis C'est compliqué, mais pas là. Moi, j'avais une équipe de développeurs à l'île Maurice. Je n'ai jamais vu les gens en live. Je ne les voyais qu'en Skype à l'époque. Et puis, j'ai vu leur manager deux fois en cinq ans. Et pourtant, on arrivait à avoir des échanges. Mais oui, on va vous créer un ami artificiel avec qui vous pouvez échanger quand vous n'êtes pas content au bureau. Laissez-moi travailler depuis la maison, ça ira bien.
SPEAKER_02:Je crois qu'on est à court de temps. Claire, j'avais quand même... toute dernière question parce que t'en as un petit peu parlé et t'as juste dit que pour ta fille ça avait été un petit peu difficile au début votre relation elle se passe bien et ouais juste ça se passe
SPEAKER_01:bien ça se passe super bien ouais alors on a une relation un peu particulière parce qu'on est vraiment avec notre fille plus des potes c'est fille unique fille unique ouais ouais et voilà alors 27 ans mais vraiment on a plus une relation
SPEAKER_02:d'amis
SPEAKER_01:et de temps en temps mes soeurs elles me disent mais comment elle te parle non mais je l'ai un peu cherché donc Donc, c'est un peu normal. Et ça se passe bien. Le seul hic, c'est qu'elle continue à m'appeler papa. Ce qui, en soi, entre nous, n'est pas un problème. Mais quand on est dans un magasin et qu'elle hurle papa, tu ne sais jamais qu'un imbécile à côté va mal le prendre. Mal le prendre
UNKNOWN:?
SPEAKER_01:Oui, et qu'il va s'offusquer un transphobe. Et il y a toujours un peu cette peur là
SPEAKER_02:où
SPEAKER_01:j'ai pas besoin de ça.
SPEAKER_02:alors
SPEAKER_01:de temps en temps elle fait un peu attention mais de temps en temps ça lui
SPEAKER_02:échappe et il en veut pas
SPEAKER_01:mais l'IKEA ou l'amigro n'a pas besoin forcément de savoir
SPEAKER_02:ça mais en tout cas parce que j'imagine ça doit être particulièrement dur si je pense à moi de me dire si mon papa devient une maman c'est un chemin
SPEAKER_01:en fait sa peur c'était le regard des autres ouais forcément, quand tu as 15 ans, c'est
SPEAKER_02:normal.
SPEAKER_01:Et en fait, le paradoxe, c'est chaque fois qu'elle l'a raconté à quelqu'un, c'était, c'est génial, waouh, cool. Et des gens ont eu plein de questions, des gens qui se questionnaient. Alors toujours, j'étais très off parce que t'as pas envie d'aller influencer les enfants parce qu'après, c'est parce qu'ils me connaissent qu'eux. Il y a un peu d'hommes et tu peux les orienter. Il y a un film. Donc, il y a plein de choses comme ça qui font que... Mais non, dans l'ensemble, ça se passe super bien. Mais oui, je resterai toujours son papa et c'est pas un problème. Je sais plus, il y a un bouquin anglais. Il y a aussi une femme trans et puis elle arrive à la graduation et puis... she's my best dad donc voilà il y a un peu ce côté on joue dessus mais non ça se passe super
SPEAKER_02:bien génial c'est très beau
SPEAKER_01:she's my best dad
SPEAKER_02:j'allais t'appeler Klaus mais Claire et ça m'a fait vraiment super plaisir merci Brian j'ai hâte de connaître la suite de tes voyages et qu'on se revoit
SPEAKER_01:Tu
SPEAKER_02:me
SPEAKER_01:diras combien de
SPEAKER_02:haters tu vas avoir sur tes
SPEAKER_01:commentaires. Je pense que ta
SPEAKER_02:communauté est bienveillante. Finalement, ma communauté, c'est surtout les invités et l'entourage proche. Après, il y a quelques autres personnes, mais c'est une communauté bienveillante. Si tu écoutes le podcast pendant une heure ou plus d'une heure, c'est Tu ne vas pas, à la fin, hater. Si tu n'aimes pas, tu te casses au bout d'une minute ou 30 secondes. Donc, merci
SPEAKER_00:Claire. Merci Brian.
UNKNOWN:Et à bientôt. À bientôt.