Dans Tous Les Sens

Ep. 011 - L'appartement d'Alain

Brian Haugen Season 1 Episode 11

Alain et Brian se remémorent les années 90 à l'Ecolint, une baffe éthylique à Avoriaz, la perte prématurée d’un père, l’absence de repères, la paternité, la gentillesse, la Seleção… et surtout, les soirées Worms au-dessus du Road Runner !

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SPEAKER_03:

Est-ce que tu vois les ondes quand je parle

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

Non mais écoute, ça ne sature pas, c'est bon quoi. Génial

UNKNOWN:

!

SPEAKER_03:

On peut commencer

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

On peut commencer

UNKNOWN:

!

SPEAKER_03:

Allez, c'est

SPEAKER_01:

parti

UNKNOWN:

!

SPEAKER_00:

Alain,

SPEAKER_03:

j'ai un chien, on va peut-être l'entendre un peu. C'est pas grave

UNKNOWN:

!

SPEAKER_03:

Mais ça fait très plaisir de t'accueillir ici. Merci. Et t'es le premier invité que j'ai qui est un ami d'enfance. Ah voilà. Donc ça fait super plaisir. C'est combien de temps qu'on se connaît

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

Alors, on va faire le calcul. On s'est rencontrés... En quelle année est-ce que tu es revenu en Suisse

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Ouais, 95

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Non, avant, 93. 93, c'est ça

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

On

SPEAKER_03:

était en 9ème. Parce

SPEAKER_02:

que la Coupe du Monde en 94, j'étais à Genève déjà. Les repères. En 92, je crois que c'était vers 91-92. Probablement, oui. Donc ça fait 27-22. Ça fait longtemps. Au niveau des maths, c'est compliqué. Après un certain chiffre, tu n'y arrives plus. Tu ne veux pas te rappeler. Ça fait très longtemps. Donc ça fait toujours plaisir de... de revoir les amis à Genève.

SPEAKER_03:

Ben oui, parce qu'alors peut-être on va pas faire ta bio entière, mais tu peux nous expliquer un petit peu tes origines.

SPEAKER_02:

Mes origines

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Ok, ben je suis né à Lausanne à la base. Oui. Donc je suis suisse. T'es vaudois. Vaudois, originaire de Neuchâtel aussi. Ah ouais

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Je savais pas ça. Tu vois, j'apprends des choses. J'ai un père qui est suisse, mais aussi moitié danois. Oui. J'avais les origines danoises dans la famille. Et j'ai une mère brésilienne de Rio. avec des grands-parents portugais. Moitié Brésil et Portugal, et Danemark et Suisse. Ah ouais, un beau mix. Donc, j'ai passé toute mon enfance en Suisse, genre dans la région lausannoise. à Saint-Pré. Et puis après, j'avais un père qui est décédé très jeune, donc on a décidé de changer pour Rio pendant 20 ans. Et tu as quel âge

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

12-13 ans, je suis reparti sur Rio où je suis resté à peu près un an et demi pour un peu changer les idées. Bon là, ce n'était pas des années très au niveau études, ce n'était pas génial, mais disons... Parce qu'à 12 ans, c'est quand même super jeune pour perdre son père. Oui, après, tout s'est compliqué dans la famille. J'avais une famille qui était, entre guillemets, assez aisée à l'époque. On était dans les écoles privées et tout. Puis c'est mon père qui donnait un peu le... C'était le pilier de la famille. Donc on avait... On était à l'école privée à Champit et à Lausanne. On avait vraiment... C'est une belle vie. On avait... On passait tous les nouvels ans à Zermatt. On avait un appartement de triplex à Rio. On avait vraiment... Une très belle vie. Puis quand il est mort, on a tout perdu. Tout s'est déraillé. Tout est commencé un peu à ce... Le château de Cartres a commencé à... à se fondre, et une des idées, ma mère est tombée malade aussi, avec le cancer, donc elle a un peu décidé de m'envoyer à Rio, où après, quand on voyait que ça marchait pas, pour continuer les études et tout, je suis revenu à Genève.

SPEAKER_03:

Pour récapituler, donc t'as grandi en Suisse, ton père est décédé quand t'avais 12 ans, peu de temps après, vous avez... déménagé au Brésil

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

Non, moi, je suis allé tout

SPEAKER_02:

seul. Ah, tout seul. Je ne savais même pas. Ma mère est restée en Suisse avec mon frère moyen et je suis parti au Brésil pendant un temps. C'est un peu compliqué parce que j'avais le frère plus âgé que lui avait commencé un stage dans une banque au Brésil et puis je suis venu. Mais je suis resté genre six mois avec lui. Après, je suis resté tout seul à Rio pendant plus de six mois. Donc, c'était une époque un peu compliquée. Génial parce que tu es jeune, tu as plein de choses qui se passent et tout. Après, c'est complètement... reposer les deux pays, donc c'était assez riche, mais au niveau émotions, j'ai... D'un côté négatif, j'aurais à dire, c'était un peu... C'était pas bon, parce que ça m'a un peu caché la face, le fait d'avoir perdu un père, en fait. J'ai pas fait le deuil comme il aurait dû le faire. Donc, après, quand je suis revenu en Suisse, ben, c'est vrai que tu m'as connu, t'avais un peu les cheveux longs et tout, le gars un peu... Pas rebelle, mais disons que... C'est normal pour un enfant de cet âge-là qui a perdu son père d'avoir un peu les réactions que j'ai eues. Ça aurait pu être beaucoup pire. Aujourd'hui, je me rends compte que mon histoire aurait pu être beaucoup plus négative dans tous les sens du terme. Mais le fait que ça m'a un peu sauvé, c'est un grand mot, mais qui m'a un peu guidé dans le bon sens C'est le fait d'avoir des amis, des gens dans un collège où je les ai connus, ça m'a aidé énormément. Le fait, le foot aussi, ça m'a sauvé. Parce que ça m'a permis d'avoir, de continuer à jouer, d'être sportif. Ça m'a sauvé aussi de choisir le mauvais chemin. Parce qu'on connaît beaucoup de gens autour de nous qui... qui ont des drames familiaux aussi et qui n'ont pas choisi les bonnes routes

SPEAKER_03:

et tu pars au Brésil et t'avais 12-13 ans peu de temps après le décès de ton père au Brésil t'es resté combien de temps

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

à Rio je suis resté à peu près un an et demi, deux ans j'ai appris pas mal de choses avant et ce qui était intéressant pendant cette Au court temps que je suis resté à Rio, j'étais à l'école suisse de Rio. Ce qui m'a beaucoup aidé, c'est que j'ai fait du Jiu-Jitsu pendant deux ans et j'ai appris à contrôler mes émotions. Ils m'ont mis dans une académie où beaucoup de ses adeptes sont passés au FC. Il y a tous les Viltor Belfort, je ne sais pas si tu connais, ils sont passés par cette académie où moi j'ai fait. Et ça m'a appris à gérer un peu mes émotions, mon énergie intérieure qui était très explosive. C'est un gamin adolescent qui vient de perdre son père, forcément, il a une difficulté à gérer ses émotions. Ça m'a aidé un peu à canaliser tout ça et à... à suivre debout malgré un truc ça c'est intéressant important à le dire c'est quand tu perds quelqu'un d'aussi proche surtout un père aussi jeune c'est une cicatrice qui part jamais ouais ouais on a une fausse impression quand on est jeune surtout que les drames quand ils sont aussi violents on a la fausse impression qu'au bout d'un moment la cicatrice va partir et on va oublier et ça c'est une erreur non elle sera toujours là Donc il faut travailler avec soi-même pour... pour pouvoir vivre avec c'est parti de nous et ça sera toujours comme ça c'est vrai que des fois c'est quelque chose qui te forme et puis des fois c'est pas facile là ça va mieux

SPEAKER_03:

avec

SPEAKER_02:

le temps j'ai mis beaucoup de temps justement

SPEAKER_03:

à passer ce drame quand tu dis ça m'a mis beaucoup de temps ça se manifestait comment

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

c'était de l'anxiété

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

c'était de la tristesse

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

généralement c'était oui la tristesse surtout à l'époque Noël, Nouvel An, quand tout le monde réunit en famille, c'est là où je sens les souvenirs revenir. Et c'est là où c'est le pire, parce que quand t'es normalement, c'est en été, tout le monde est ensemble, entre potes. Le pire, c'était à Noël, Nouvel An. Je vais où

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Je vais voir quelle famille je vois. On est tous, chacun dans son coin. Ouais. Parce que nous, on avait vraiment la famille classique. Noël, Nouvel An, on était tout le temps ensemble. C'était les grandes fêtes familiales. Et puis tout d'un coup, tu n'as plus ça. Et tout d'un coup, tu trouves un Noël chez des gens que tu ne connais pas. C'est génial, mais ça fait mal. D'un certain côté, ça fait mal. Tu as parlé du château de cartes

SPEAKER_03:

avant. C'est vraiment

SPEAKER_02:

ça, en fait. Oui, oui, oui. En fait, c'est aussi un manque énorme dans ma formation. C'est que j'ai jamais eu le conseil du père. Et ça, c'est un manque que j'ai. C'est-à-dire que dans ma formation comme humain, comme adulte, j'ai toujours jamais eu le père qui peut me conseiller, m'aider, me guider. J'ai jamais eu ça. Donc des fois, c'est un peu... Mais non, peut-être que j'ai exagéré avec mon petit. Peut-être toujours essayer le maximum de présence avec lui, de l'aider, de le conseiller, de le guider. Et ça, ça... c'est une richesse que j'ai jamais

SPEAKER_03:

eue c'est super intéressant ça me touche d'entendre ça et c'est vrai que peut-être je ne me rendais pas aussi compte moi j'ai perdu mon père plus tard c'était il y a bientôt 10 ans donc j'avais 37-38 ans mais ce que j'ai ressenti c'est que ce que t'as dit par rapport à la cicatrice c'est que j'avais une impression qu'on en avait enlevé une partie de moi en fait et justement tu peux pas combler ça mais encore maintenant et puis peut-être que ça t'arrive même si ça remonte loin moi j'ai des moments où je pense à mon père mais presque genre ah faudrait que je l'appelle et vite je me souviens mais c'est surtout quand avec le sport je regarde les Twins ou les Timberwolves j'avais ce lien de sport avec lui et ça me fait tout de suite penser

SPEAKER_02:

à lui

SPEAKER_03:

c'est justement là

SPEAKER_02:

où moi j'ai pas ces mémoires parce que t'étais trop jeune j'ai pas les mémoires de jouer avec lui de passer un moment voir un match ensemble j'en ai très peu moi je me rappelle c'est quand j'étais tout petit je sais pas si tu te rappelles l'émission Apostrophe Apostrophe avec Bernard Pivot voilà il m'obligeait à regarder ça tous les vendredis il t'obligeait à regarder ah c'est bien il m'obligeait aussi à tous les jours faire une heure de lecture il avait une énorme bibliothèque chez nous où on habitait puis il lui lisait ses livres lui c'était ma Proust Jean-Paul Sartre et compagnie et puis moi c'était mes livres de gamins mais ils m'obligeaient à lire et ça tu te souviens de ces moments là ça je me souviens c'est pour ça que je ne fume pas je me souviens tous les matins quand je me levais pour aller à l'école il fumait son cigarette et il lisait son journal avec son café et ça c'est un truc qui m'a toujours marqué et le jour où il est décédé c'est pour ça que j'ai jamais fumé de ma vie parce qu'il est mort du cancer il fumait genre des gitanes sans filtre genre 4 paquets par jour mais c'était normal il fumait tout le temps donc en 6 mois c'est fini donc c'est conseil aux gens dont les parents fument faites tout pour qu'ils fument c'est un conseil pour que vous puissiez vivre

SPEAKER_03:

plus c'est ce que je dis à mon fils la plus grosse erreur de ma vie c'est d'avoir

SPEAKER_02:

commencé à fumer c'est vrai que c'est pas facile à arrêter mais si un conseil c'est arrêter le plus vite possible parce que la boisson tout ça c'est plus facile à arrêter avec le temps on a naturellement une envie de diminuer les dosages j'espère pour certaines personnes c'est pas facile mais le cigar ça me fait penser on voyait l'autre jour avec ma femme on voyait c'est le madman la

SPEAKER_03:

série Malmen ouais super cette série ils ont des cigarettes dans la bouche sans arrêt dans les meetings et tout mais ça alors attends parce que ça m'intéresse on va y revenir il y a juste en fait à chaque fois la première question que je pose mais c'est le thème du podcast c'est dans tous les sens c'est ce que j'aime là on a une richesse d'époque et tout mais c'est vrai que la première question et t'en as un petit peu parlé c'est et je connais la réponse et je me réjouis d'en parler parce que ça un moment qui est inoubliable pour moi est-ce que tu te souviens de notre première rencontre

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

je pense que les gens ont plus de souvenirs sur cette première rencontre que moi-même mais voilà c'était à l'école où j'étais dans la salle de classe où il y avait tout le monde qui était là ouais

SPEAKER_03:

donc c'était 1991 ou 92

SPEAKER_02:

je me rappelle que j'avais les cheveux lourds à l'époque un peu la gueule de bad boy voilà bon après si les gens connaissent un peu mon histoire ils vont comprendre pourquoi j'ai jamais été méchant et les gens avaient peur de moi et puis j'avais l'air un peu de lazy le gars un peu rien à foutre du coup j'avais l'impression que je savais pas les gens avaient peur de moi au

SPEAKER_03:

départ ouais ouais mais ça s'est vite estompé cette peur alors je je t'ai déjà parlé de cette histoire et je pense que je l'ai répétée plusieurs fois parce que ça m'a marqué mais donc c'est le premier jour d'école on était en 9ème donc ça correspond à quoi la première année du collège ou du gymnase dans le canton de Vaud ouais c'est ça donc c'est une étape aussi c'est des high school un peu c'est la première année de high school un petit peu donc j'avais quoi j'avais 15 ouais environ 15 ans et toi t'as un an de plus. Donc, il y a déjà le fait que tu aies un an de plus. Oui, c'est justement à

SPEAKER_02:

cause de

SPEAKER_03:

l'histoire du Brésil.

SPEAKER_02:

J'ai resté un

SPEAKER_03:

an

SPEAKER_02:

au Rio où j'ai un peu rien

SPEAKER_03:

foutu. Ouais, ouais. Donc, je suis arrivé un an de retard. Ouais. Donc, déjà au niveau... Alors, en plus, c'est l'adolescence, la puberté. Physiquement, j'étais un peu plus grand. C'est ça qui était... En fait, c'est... Il y avait un homme dans notre classe. Si on était des gamins, je pense que je ne me rasais même pas.

SPEAKER_02:

Oui, j'avais

SPEAKER_03:

déjà la barbe. Tu avais la barbe de trois jours, qui est probablement 24 heures pour toi, mais pour moi, c'était impossible. Donc, tu avais les cheveux longs, tu avais la barbe, tu étais musclé, viril d'apparence. et on était là mais il y a un homme quoi et nous on a 15 ans quoi enfin toi aussi t'avais juste un an de plus

SPEAKER_02:

c'était pas grand chose dans cet âge là ça fait une différence énorme ça peut faire une différence moi j'ai eu pas le malheur mais j'ai eu développement surtout au niveau capillaire qui était plus

SPEAKER_03:

rapide que les

SPEAKER_02:

autres forcément

SPEAKER_03:

visuel et en plus c'est maintenu je regarde t'as encore tes cheveux c'est battu la même

SPEAKER_02:

chose rien qu'à

SPEAKER_03:

changer C'est un peu plus blanc. mais disons que j'ai pas perdu la densité t'as une grande densité

SPEAKER_02:

capillaire ça c'est de famille les côtés sont le côté arabe que j'ai dans la

SPEAKER_03:

famille

SPEAKER_02:

il y a les côtés arabes aussi c'est peut-être égyptien un peu carré parce que

SPEAKER_03:

t'es très

SPEAKER_02:

et puis justement ils ont des côtés barbe et tout ça pousse très vite et depuis très jeune j'ai eu la barbe qui a poussé très vite donc je vois rien c'est pas ma faute je comprends la situation c'est qui cet adulte

SPEAKER_03:

et puis après c'est surtout déjà il y avait ce premier aspect on découvre il y a un homme dans notre classe et t'avais le visage quand même assez fermé et surtout je me souviens qu'on était assis dans la classe et on avait des pupitres T'étais à ma droite. J'ai encore l'image... Je crois que je me souviens même de ce que tu portais. Je crois que t'étais en short et que t'avais... Bon, là, je pars un peu vraiment dans les détails. Mais t'avais un hoodie un peu de surfeur, je crois. Je sais pas. C'est les années 90. Et t'avais un Discman... et t'avais les écouteurs et donc on était en cours et il y a le proviseur de l'école monsieur Herbillon le prince et qui s'adresse à la classe pour la première fois c'est le premier cours tout le monde l'écoute toi t'es sur ton pupitre t'as la tête sur le bras avec tes écouteurs en train de dormir enfin je pense pas que tu dormais mais et il y avait la musique des écouteurs qui ressortait désolé je t'ai dit je t'avais même tête dans un Donc, on était là, c'est un bad boy, c'est un bad boy. Et puis en fait, après, on a discuté avec toi, méga sympa. Et puis Alain, ceux qui ne te connaissent pas, t'es quelqu'un en or, quoi. Enfin, t'es d'une gentillesse. Mais c'est vrai que les apparences... Donc, le souvenir de notre première rencontre, c'est surtout toi. Toi, tu te souviens de moi

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Oui, je me rappelle de tout le monde à l'époque. Pour moi, c'était un...

UNKNOWN:

Merci.

SPEAKER_02:

C'est des meilleures années que j'ai eues jusqu'à aujourd'hui, je pense. C'est au niveau amitié, au niveau connexion qu'on s'est fait entre nous. Après, il y a les épisodes où ma maison était envahie.

SPEAKER_03:

Oui, on peut en parler. À chaque fois, midi, soir. En fait, on était à l'école internationale de Genève et l'école Inde et tu vivais en face.

SPEAKER_02:

Carrément. À 30 secondes à pied. Au-dessus du Roadrunner, c'est ceux qui connaissent le Roadrunner. T'habitais vraiment au-dessus et puis mon appartement est devenu un peu un quartier ah oui c'est le QG mais c'était assez pour moi j'adorais à part une fois c'est une anecdote où j'ai eu des fois des cas de filles qui arrivaient en pleurs parce que son copain l'avait ça c'est le problème d'être gentil je suis pas psychologue qu'est-ce que je peux faire après il y avait un détail aussi j'ai toujours eu la voix hyper grave oui C'est vrai. D'un côté, ça aide parce que ça permet d'avoir une certaine protection naturelle. Mais de l'autre côté, les gens ont un peu peur des fois.

SPEAKER_03:

Mais vraiment, ça n'a pas duré longtemps pour nous. Dès le moment où on a discuté avec toi, on a vu que tu étais cool.

SPEAKER_02:

J'ai le même anecdote avec ma femme. La première fois qu'elle m'a eu au téléphone, elle a eu peur à cause de ma voix tellement grave. Après, ça s'est calmé parce qu'elle a vu que j'étais gentil. Elle a ouvert un peu sa protection. Au départ, quand on s'est connus, elle avait un peu peur de ma voix au téléphone. Elle était hyper grave. Après, c'était des années incroyables à l'école. Moi, j'ai beaucoup

SPEAKER_03:

aimé.

SPEAKER_02:

C'était vraiment une bonne bande de potes. Jusqu'à aujourd'hui, on garde...

SPEAKER_03:

D'ailleurs, ce soir, on va en voir au moins deux. Deux éléments. Et ça, on a eu la chance d'avoir ces liens amicaux, fraternels un peu. On a juste eu un bon mix de personnes amicales.

SPEAKER_02:

c'est ce que j'ai pas vu parce que le problème justement avec avant de repartir au Brésil tous les gens que j'ai eu les connexions que j'ai eu à Champité et tout je les ai pratiquement toutes perdues et ça c'est un peu un manque que j'ai c'est toute une partie de mon enfance qui a disparu alors que là avec les colindes ça m'a permis de garder des connexions des gens que des amis l'indépendant de qui on est de ce qu'on fait on continue à s'apprécier on se voit pas tous les jours mais disons que Le fait de pouvoir se voir de temps en temps, ça fait du bien et ça en nous rejette. À une époque, on était encore fans de Nirvana. C'était la belle époque. De Soundgarden et

SPEAKER_03:

autres. C'est quelque chose qui nous a un peu unis. il y a le sport, la musique. Le warmth. Ah bah oui, ça c'est classique. Avec les noms des filles. Ah oui, on nommait les noms

UNKNOWN:

!

SPEAKER_03:

J'avais oublié ça

UNKNOWN:

!

SPEAKER_03:

Amandine, ouais. Parce que... Alors, on va resituer la scène. Donc, début des années 90, on devient potes, on a un bon groupe de potes. Toi, tu vis juste en face, dans un appartement qui était assez dingue. Enfin, très... Comment dire

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

Il avait énormément de cachets, il était unique. Oui, et puis il y avait pas mal d'art aussi, parce

SPEAKER_02:

que ma mère, elle collectionnait pas mal d'oeuvres d'art.

SPEAKER_03:

Et il y a une anecdote intéressante,

SPEAKER_02:

c'est que vous aviez une sculpture qui était très haute. Oui, qui avait plus de 2 mètres et 40, un truc comme ça. Donc le seul appartement qu'on avait trouvé dans tout Genève qui avait un toit assez haut pour mettre cette structure, c'était là. C'était pour une des raisons pour lesquelles on avait déménagé là-bas. C'était à cause de ça, à cause de la structure. C'est excellent. La sculpture qui est juste gigantesque. Et puis c'était incroyable, le fait d'être en face de l'école, de pouvoir partager cet appartement avec tous les amis que j'avais fait à l'école. Pour moi, c'était une époque spéciale. On a passé tellement de temps

SPEAKER_03:

dans cet appartement. Tu vivais avec ton

SPEAKER_02:

frère. Il y a eu différentes époques. À l'époque, ma mère était là, mais après elle est repartie au Brésil. Mon frère André, qui est du milieu, c'était lui qui a le plus de temps passé avec moi. Après, pendant un certain temps court... Le plus grand était passé aussi. Je me souviens, on jouait au whist. Oui, voilà. Et puis, lui, il n'y a resté pas très longtemps. Après, c'était le gros problème de ma famille. On n'a jamais... On n'est plus jamais restés chacun ensemble. Quand mon père est décédé, ma mère, à un moment donné, elle est repartie au Brésil. Ça, c'est un côté triste de la famille. C'est quand mon père est mort, ça, elle a un peu... Elle est restée dans un monde parallèle. Elle a refusé, en fait, dans sa tête, qu'il soit décédé. Jusqu'à ce qu'elle soit décédée, elle revenait toujours à l'époque où il était vivant. Ah ouais

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Mais c'était psychique

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Elle n'a jamais accepté son départ. Le problème, c'est qu'à des moments, ça devenait violent où elle nous culpabilisait de son décès. Vraiment

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Oui. On a eu une relation très compliquée. Après, elle est tombée malade. Elle a eu le cancer aussi. Donc, il y a eu une relation très compliquée avec elle jusqu'à ce qu'elle soit décédée. Ce n'était pas facile

SPEAKER_03:

du tout. Tu en parles ouvertement. Je m'en souviens...

SPEAKER_02:

J'ai découvert qu'on parlait des choses ouvertement. et pas les garder avec soi, c'est beaucoup mieux que garder les blessures internes et les problèmes, et les garder pour soi, c'est la pire chose, parce que c'est des bombes à retardement. Et de moment, ça explose, et là, tu peux faire mal à des gens que t'aimes. Mon gamin, par exemple, un exemple pour ma femme. Je préfère le parler, même si ça fait mal, mais c'est mieux d'en parler, mieux de le dire, et puis voilà. Après, tu te rends compte que t'es pas le seul au monde à avoir des problèmes, t'es pas le seul au monde à avoir des familles compliquées, t'es pas le seul au monde... des histoires encore pires que la tienne. Donc voilà, c'est la vie, c'est comme ça. Et puis, il faut voir en face de soi et essayer de vivre de la meilleure manière possible, même si on est tous un peu malades.

SPEAKER_03:

on est tous bien sûr

SPEAKER_02:

on est tous un peu dérangés d'un certain côté on a tous un problème un peu voilà exactement il y a un mot un

SPEAKER_03:

mot en anglais c'est weird oui voilà je trouve pas qu'il y a vraiment de mots en français il y a bizarre mais c'est pas vraiment ça ça veut pas dire oui c'est mieux j'aime bien weird parce que ça veut pas nécessairement dire bien ou mauvais d'ailleurs c'est même une des questions sur les sites de dating c'est do you prefer to be weird or normal est-ce que tu préfères être bizarre ou normal moi je dis weird parce que t'as on l'est tous en fait on a tous un truc un peu oui bah avec le temps on est

SPEAKER_02:

formé comme ça on a pas le choix ouais ça c'est un truc détail j'ai connu ma femme avant l'arrivée de

SPEAKER_03:

Tinder ah j'ai jamais eu l'occasion ah wow j'ai rien perdu en fait moi j'étais en couple quand il y avait un peu tous ces dating sites enfin c'est les applications hum et après quand j'étais célibataire je me suis dit ouais ça va être dingue et tout non je me suis fait plein d'amis en fait mais ça c'est moi je rentrais dans la friendzone mais à part ça j'ai fait des très belles rencontres amicales mais Ouais, alors attends, je reviens un petit peu en arrière. Ecolint, Worms. Voilà, Worms, exactement. Je voulais en revenir à Worms. Donc, c'était l'arrivée de la PlayStation 1. C'est ça. Je me souviens que tu avais acheté la PlayStation 1. Et ça, on en a passé des heures chez toi. Des nuits blanches.

SPEAKER_02:

Après, il faut le contexte. On est à Genève. C'est pas faux. On n'est pas dans une ville où la vie nocturne, c'est incroyable. On

SPEAKER_03:

est mineurs.

SPEAKER_02:

On n'a pas énormément de choix. À la base, on restait beaucoup de soirées à s'amuser à Worms et autres jeux. Il y en a qui allaient à Wartures. Nous, on jouait à Worms. C'est mon frère qui me raconte qu'une fois, il est sorti. On jouait à Worms à 8h du soir. Il est rentré 5h du matin. On continuait à jouer à Worms.

SPEAKER_03:

mais je me je me souviens spécifiquement de ça parce que ça a marqué André ça a marqué ton frère aujourd'hui il m'en parle on avait fait une nuit blanche sur Worms alors Worms tu peux nous décrire un peu le

SPEAKER_02:

jeu c'est des petits vers de terre où il y a deux équipes c'est ça et chacun tu peux utiliser les armes que tu veux pour détruire les autres ouais et après ce qui est marrant dans le jeu c'est qu'ils ont des petites voix un peu

SPEAKER_00:

drôles oui oui oui genre revenge revenge oui oui c'est

SPEAKER_02:

c'était assez marrant comme style de jeu on pouvait les nommer c'est ça absolument le cas particulier du jeu c'est qu'on utilisait on changeait les noms des personnages par les filles de l'école donc voilà c'était assez drôle et puis on passait des grandes soirées à jouer à ça On mangeait des Roadrunner.

SPEAKER_03:

On mangeait des Roadrunner. On jouait toute la nuit. Puis on tcha-tcha, quoi. c'est les bons souvenirs et ton frère je me souviens il était sorti et puis un matin il était là et après il nous nommait

SPEAKER_02:

Worms je me souviens l'équipe Worms on faisait pas que ça on sortait pas mal après à un moment donné on

SPEAKER_03:

commençait à sortir toi tu faisais beaucoup de soirées et puis il y avait les fameuses pâtes à la Alain parce que t'avais une cuisinière mais qui prenait 45 minutes à ce que l'eau bouge

SPEAKER_02:

c'était pas un appartement hyper moderne on va dire ça comme

SPEAKER_03:

ça

SPEAKER_02:

Mais il était gros. Il était grand,

SPEAKER_03:

quand même. Il était énorme. Il était énorme. Tout l'angle de l'immeuble au-dessus du Red Runner, il était tout long. Oui, et puis c'était un peu arrondi, mansardé. Il était vraiment un très, très bel appartement. j'espère

SPEAKER_02:

qu'ils l'ont réformé

SPEAKER_03:

depuis oui parce que je me souviens que les toilettes étaient un peu

SPEAKER_02:

hostile les douches étaient surélevées c'était un truc un peu bizarre mais bon la situation géographique était

SPEAKER_03:

idéale juste en face de l'école mais t'arrivais quand même

SPEAKER_02:

c'est le pire quand t'habites en face forcément

SPEAKER_03:

t'arrives en face tu dis que t'as le

SPEAKER_02:

temps et puis en fait il y a eu une fois où j'ai bu une caille pyrénéenne à midi Je suis arrivé au mot. C'était à l'examen de maths l'après-midi où je me suis dit que ça ne marche pas bien. L'alcool et les mathématiques, ça ne marche pas ensemble. Ça ne marche pas. Ne

SPEAKER_03:

buvez pas de caille périnée avant d'aller dans les examens. Je pense que ce n'est pas recommandé. Toutes ces années de l'école, l'adolescence... Donc, toi, tu en gardes des bons souvenirs. Ah oui, oui, des

SPEAKER_02:

excellents souvenirs.

SPEAKER_03:

les

SPEAKER_02:

Kantski ah oui les Kantski c'était génial on avait fait Ovrona

SPEAKER_03:

on avait fait Ovrona on avait fait une fois alors on avait fait peut-être les Kantski c'était à la grande terche Saint-Jean d'Olpes c'est pas une station super connue d'ailleurs maintenant il ne doit plus y avoir de neige là-bas c'était assez bas en altitude mais c'était avec le prof de sport Alain Kerman on avait fait en Italie aussi si je ne me rappelle pas alors Valgal en fait il y avait deux choses il y il y avait les journées de ski. Et ça, on avait peut-être été en Italie, en effet. Mais après, il y avait des camps de ski qui étaient pendant les vacances de février. Parce qu'en Suisse, on a toujours une semaine de vacances en février. On appelle ça les vacances de ski, un peu. Et trois années de suite, on avait fait ce camp de ski qui était organisé par notre école. Et ça, c'était génial. Ce qui est dingue, quand je repense à ces camps de ski, donc on avait 14, 15, 16 ans par là. C'est dans ces années-là. 15, 16, 17. On était livrés à nous-mêmes, là-bas.

SPEAKER_02:

Ah oui, il n'y avait pas de... Aucune surveillance. On n'avait pas de moniteur, rien. Non, le moniteur,

SPEAKER_03:

il allait skier, il nous laissait tranquille.

SPEAKER_02:

Je ne sais pas si c'est une bonne idée.

SPEAKER_03:

Écoute, quand j'y repense... On a survécu,

SPEAKER_02:

on est là.

SPEAKER_03:

On a survécu, on a cassé pas mal de lattes

SPEAKER_02:

de lit. En hiver, je suis aussi moniteur de ski pour les groupes. Maintenant

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Et là, même les gamins jusqu'à 15-16 ans ne les laisse pas trop seuls. Moi, je ne laisserai pas mon gamin seul. Ils ne sont pas très responsables. La dernière fois qu'on l'a laissé tout seul, il y en a un qui s'est

SPEAKER_03:

déboîté

SPEAKER_02:

l'épaule.

UNKNOWN:

Là, je...

SPEAKER_03:

Ouais, bah en fait, si on reste un peu dans le thème du ski, bah quand on est allé à... Enfin, je le ramène sur la table, mais on est allé à Voria. Et on avait 17-18 ans par là. Donc on était pas... On commençait à être plus âgés. C'était 1995. C'était le nouvel an 1995. Et puis là, c'était un peu la découverte de l'alcool aussi. Oui, les premières... Les premières cuites, un peu...

SPEAKER_02:

Et on va la faire courte. Tu veux en parler, Alain

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Oui, on était en plein Avaria, à Nouvel An, minuit arrive, tous en train de boire les bouteilles de... Il y avait surtout une bouteille de vodka qui tournait. Oui, alors, en fait... Et puis tout d'un coup, là, on est tous là, au même endroit, et tout d'un coup, il y en a un qui disparaît, surtout ceux qui buvaient le plus, qui s'appellent un certain Brian. Ah, zut, il fait froid, voilà, on va faire une recherche, voir où il est. Après, lui, pour raconter ce qui se rappelle on a fait une énorme recherche et puis on le retrouve si je me rappelle bien on t'a retrouvé dans un des immeubles à l'entrée mais c'était pas le bon immeuble non c'était pas le bon immeuble d'accord donc on t'a ramené et puis t'étais vraiment mal on a essayé de te mettre dans la douche dans la baignoire pour voir si tu revenais à toi et tout c'était pas c'est pas une très belle scène du coup on a dit bon on l'appelle les pompiers les urgences et ils sont venus et puis là on a un peu découvert les envers du décor des réveillons en montagne ouais donc c'était assez intéressant le point positif de tout ça c'est qu'avec ça nous a un peu ramené sur terre et avec le temps on s'est dit bon plus jamais ça quoi ouais donc on est venu beaucoup plus responsable avec

SPEAKER_03:

le temps écoute je crois que oui on en parlait dans la voiture en venant mais d'avoir vécu presque un coma éthylique ça m'a mis en garde par rapport à l'alcool en fait moi le souvenir c'était qu'on était arrivé le 30 décembre je crois ou même peut-être le jour du 31 on avait loué un ah bah on était pas ensemble toi t'étais avec ta copine à l'époque ah t'étais avec on logeait pas au même endroit je crois que t'étais avec Lorenzo peut-être je sais plus mais Mais on était tous une bande de potes à Avoria. Puis c'était la première fois qu'on allait tout seul, une semaine, sans supervision, 17 ans. Et j'étais venu avec les valises et tout. Et en fait, j'ai eu une valise qui a été volée. Et j'étais vraiment, j'étais furax, quoi. Il y avait mes pantalons de ski, il y avait... Alors, ça n'excuse pas tout. Mais le contexte, en fait, c'est... Donc, on se dit, ouais, c'est le 31, on va faire la fête. On a commencé avec l'apéro. et en fait j'avais 17 ans je savais pas comment me contrôler et donc on a fait l'apéro ensuite on est allé au restaurant on a bu du vin l'âge légal pour l'alcool je crois que c'est 16 ans ici les alcools forts c'est 18 donc ils nous servent pas de problème on dessert et ça c'était l'erreur c'est que j'ai pris un colonel sans baie citron avec de la vodka dedans je crois j'étais déjà mal ça m'a marqué puis après c'était la bouteille de vodka direct absolute vodka si je me rappelle bien c'était toi qui te prenait le plus ah non mais j'étais

SPEAKER_02:

parti un peu hors contrôle il

SPEAKER_03:

y a eu un moment en fait où j'étais dans l'euphorie de l'alcool c'est à dire j'étais vraiment j'étais au point le plus c'est la soir est la plus incroyable et je parle aux inconnus et je parle à des anglais et on boit la vodka c'était une euphorie et après j'étais avec un de nos amis Ilias et tout à coup ça a switché c'est à dire tout à coup il y a eu un peu le blackout et après alors après j'ai eu des flashs mais ça c'est venu après mais j'ai eu ce moment là Ensuite, je me réveille et je suis dans la baignoire et vous êtes en train... J'ai les habits qui ne sont pas les miens et vous m'aviez... Parce que je m'étais endormi dans la neige, je m'étais vomi dessus, j'étais mais vraiment...

SPEAKER_02:

Alors, tu as trouvé l'entrée d'un immeuble, ce qui est un bon signe parce que tu n'étais pas dans la neige. Non, parce

SPEAKER_03:

qu'un de nos amis avec qui j'étais, il essayait de me ramener à la maison et tous les immeubles se ressemblent là-bas et on était dans le mauvais.

SPEAKER_02:

Ouais. Et puis on t'a retrouvé au milieu

SPEAKER_03:

de ton vomi. Ah, quelle horreur

UNKNOWN:

!

SPEAKER_03:

La tête dedans. J'aurais pu,

SPEAKER_02:

comme Jimi Hendrix, quoi. C'est pour ça qu'on t'a tout de suite mis dans la douche, dans la baignoire, et essayer de te revenir un peu, changer les habits d'abord, et mettre dans la baignoire, voir si tu revenais un peu, pas au normal, mais... Ouais, ouais, ouais. Après, on a vu des choses... aux urgences quand les pompiers

SPEAKER_03:

sont arrivés ouais ouais et puis bah alors les pompiers sont arrivés ils étaient en le truc de neige là comment ça s'appelle parce qu'il n'y a pas de route à Avoria

SPEAKER_02:

ah oui en

SPEAKER_03:

motoneige non pas motoneige c'était un camion le trax

SPEAKER_02:

là c'était un ratrac un ratrac de pompiers derrière c'était assez grand il y avait assez d'espace

SPEAKER_03:

voilà et on était là dedans alors moi je me souviens plus de comment on est arrivé là dedans ce que je me souviens c'est que tout à coup je me prends une baffe mais d'une violence mais d'une violence c'était le pompier pour pas que je m'endorme il m'avait filé une baffe et là c'était wow bon après on va pas parler de ça pour tout le podcast

SPEAKER_02:

non mais cette prise de baffe ça marche parce que j'ai fait les premiers secours maintenant pour le ski et mettre la baffe c'est à voir si la personne est réveillée ou pas tu la maintiens vraiment parmi nous parce que quand t'es dans le froid la tendance c'est d'endormir donc le faire débat c'est pas pour voir si la personne est réveillée mais

SPEAKER_03:

c'est marrant parce que j'en ai parlé à un ambulancier et il me disait maintenant on ferait plus ça parce que tu peux porter plainte en fait pourquoi

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

pour te sauver la vie je voulais mourir Mais l'autre chose dont je me souviens de cet épisode-là, c'est que mes amis avaient été là pour moi, en fait. C'est-à-dire, moi, j'avais 17 ans, on avait deux, trois majeurs dans le groupe, dont toi, et vous aviez pris la responsabilité,

SPEAKER_02:

en

SPEAKER_03:

fait. Oui, parce que j'étais un des seuls adultes. Oui, vous étiez deux ou trois, et c'est toi qui... Je me souviens... très bien de ça, les médecins ont demandé on doit appeler les parents ou est-ce qu'il y a un major dans le groupe et puis t'as signé ou je sais pas

SPEAKER_02:

oui parce que tu dois être témoin si ils ont besoin de quelque chose ils doivent t'appeler comme t'es le seul adulte en fait oui je me suis proposé mais après coup je savais que t'étais obligé, si t'es un adulte dans la salle qui a vu la scène surtout là-bas t'es obligé d'être témoin

SPEAKER_03:

Mais vous étiez bienveillants, c'est

SPEAKER_02:

ça

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

C'est le but quand t'es ami, quand il y en a un autre qui est dans la difficulté, t'es là pour ça. Ouais, mais

SPEAKER_03:

c'est pas donné à tout le monde. Là, c'est vrai qu'on est une bande de potes, on part, on fait les cons et tout. Mais à la fin, vous étiez tous là. J'imagine que vous avez dû avoir les jetons aussi, de me voir comme ça. Mais après, on est restés...

SPEAKER_02:

On n'avait pas de téléphone à l'époque, c'est vrai.

SPEAKER_03:

On n'avait pas de téléphone, c'est ça

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

On n'avait pas de téléphone. On n'avait pas de

SPEAKER_02:

téléphone. C'était violent pour trouver la personne et tout, tu sais comment. Ouais, ouais, ouais. En plus, je me rappelle qu'au moment où on t'a perdu, on s'est dispatché, mais dans toutes les directions. Ah, parce que vous me cherchez. Bah oui. Donc on s'est dit, ok, moi je vais là, moi je vais direction de l'appartement. Et puis tout d'un coup, j'ai vu qui c'est qui t'avait retrouvé et puis on s'est organisé. Waouh. parce que t'es au milieu de la place ça va et avoir rien en plus il fait hyper froid c'est pas aujourd'hui en plus les stations sont assez hautes donc pour partir vite on hypothermise ils

SPEAKER_03:

avaient pris ma température c'est super bas j'avais 3 pour 1000 dans le sang catastrophe quoi la pire gueule de bois de ma vie elle a duré plusieurs jours c'était horrible le lendemain je pouvais plus boire de l'alcool puis pendant des mois tous mes amis après avoir dégusté bienveillant ils venaient ouais une petite bière une petite vodka Brian j'étais là non non non j'ai pas bu d'alcool pendant 6 mois après bon alors moi ça t'a servi comme expérience je me suis pas repris de grosses grosses depuis ouais j'ai déjà vomi mais ça m'a bien calmé quand même ouais bon assez parlé de moi quand t'as parlé de ton père et le fait d'être présent pour ton fils maintenant c'est quelque chose qui est important pour toi bah

SPEAKER_02:

oui j'essaie de faire avec lui ce que moi j'ai pas eu après je sais pas si c'est négatif ou pas mais ça il faut que je le découvre mais disons que j'essaie d'être le maximum présent j'essaie de jouer au foot avec lui qu'on va au ski d'être avec lui après je suis pas tout le temps tout le temps là mais disons que j'essaie de t'es un père très présent voilà j'essaie d'être au maximum toutes les semaines quand il a les jours où je suis avec lui genre les lundis mardi après midi les mêmes les soirs quand je vais à l'entraînement des fois je l'amène avec moi et je sens qu'on crée un lien c'est important je pense que pour lui pour son futur c'est important d'avoir une certaine présence paternelle après c'est des demandes tu vois un enfant il y a des demandes différentes entre le maman et le papa la maman c'est surtout quand il y a un bobo et les matins ou le soir et puis durant la journée quand c'est le côté un peu masculin normal il veut le papa c'est assez drôle la relation qu'on a créée Je sens qu'il est beaucoup plus à l'aise, beaucoup plus... Il se sent en sécurité. Le fait que je sois souvent présent, ça le rend beaucoup plus à l'aise. Et je vois dans la vie de tous les jours, il est beaucoup plus facile à communiquer avec les gens, avec les groupes qu'il ne connaît pas. Pourquoi

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Parce qu'il sent qu'on n'est pas loin et qu'il est un port de... Ce que moi, je n'ai jamais eu. Même quand mon père était vivant, je ne voyais pas souvent. Il voyageait beaucoup. Il était tout le temps

SPEAKER_03:

en voyage. Mais à notre époque, nous, on est nés dans les années 70, donc on a grandi dans les années 80. De manière générale, les pères étaient moins présents. Ils n'étaient pas présents. Moi, mon père, je ne le voyais pas. Je le voyais les week-ends. Le soir, il arrivait à 8h30 du soir, donc on ne mangeait pas avec lui. On le voyait une demi-heure avant de se coucher, puis il nous amenait à l'école. Et souvent, il était crevé les week-ends à cause du travail. Donc, tu ne voyais pas souvent

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

Pas énormément. C'était un très bon père. Mais au niveau de la présence, il n'était pas très présent. C'était la société de l'époque

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

C'était

SPEAKER_02:

à cette époque. Et quand je pense à tous nos amis, on a... Tous. Ils voyagent énormément. Moi, j'étais à l'internat, je voyais tous les trois mois. À une époque où je n'allais plus à l'internat, mais je voyais aussi tous les... C'était le week-end. Ou les soirs, mais avant de dormir un petit peu. Puis le matin, quand il fumait sa cigarette. C'était les seuls contacts que j'ai eus avec lui. Puis même un truc que moi, je fais aujourd'hui et que lui, il ne faisait pas, c'est par exemple dans le sport. J'avais mes petits tournois de foot le week-end, mes parents ne venaient pas. Ou j'avais mes courses et les cross-country, les trucs comme ça. Mes parents ne venaient pas. J'y allais tout seul. Et ça, ça m'a marqué. Moi, plus que mon gamin à l'école de foot, je veux le voir. Moi, je n'y ai rien, mais je suis là. Je vais essayer de le suivre aussi, pas partout, mais disons... qu'il

SPEAKER_03:

ait besoin de moi je sens qu'il est je suis là pour lui ouais non mais c'est très important ça c'est peut-être le truc que moi j'avais avec mon père mais que mon frère n'avait pas c'est que moi il venait voir mes matchs de basket d'ailleurs c'était le seul père qui venait voir il n'y avait aucun parent qui venait voir nos

SPEAKER_02:

matchs parce que

SPEAKER_03:

c'est pas au foot t'as T'as plus de parents, mais basket, c'est pas... Mon père était le seul. Mais moi, je trouve que c'est super important et puis c'est une envie aussi. Enfin, moi, j'ai envie de... J'ai pas l'impression que je le fais intentionnellement parce que je l'ai pas eu, mais peut-être un petit peu. Mais c'est juste, tu passes à côté de quelque chose, c'est un...

SPEAKER_02:

Ça

SPEAKER_03:

me paraît être une évidence,

SPEAKER_02:

mais... Oui, mais pas pour eux à l'époque. Et c'est ça aussi, je pense que c'est... Parce qu'à l'époque, c'était le travail en premier lieu et ensuite la famille. Désolé, il y a le chien qui ronfle. Mais pour moi, c'est aussi une question de savoir c'est quoi la richesse, en fait. J'y ai pensé pendant plein de temps. Et quand j'ai eu mon gamin, la richesse, c'est justement être en famille, avoir des moments spéciaux entre papa, père et fils. Et pour moi, il n'y a pas de prix. La première fois que j'ai vu jouer au foot, à l'école de foot, et où il tapait son ballon, il s'amusait. Pour moi, c'est des moments où il n'y a pas de prix à ça. C'est un truc que tu vas garder le reste de ta vie et personne... c'est incommensurable la sensation ça je garantis à tous les papas que c'est des moments incroyables après il ne faut pas exagérer les parents qui vont c'est le meilleur c'est juste qu'il est un moment spécial et que tu es là pour le voir c'est juste ça, ça peut être n'importe quoi même au bord du lac quand il jette sa première pierre pour faire du ricochet c'est un moment d'émotion et ça il n'y a pas de prix donc c'est ça j'essaie un peu de combler ce vide qui est en moi et puis lui apporter lui aussi c'est un juste

SPEAKER_03:

équilibre oui et puis je pense que ça va les servir dans leur vie moi je vois je pense que quand je regarde mon fils j'ai l'impression qu'il a même s'il a des parents séparés il ses parents, ses deux parents sont là dans sa vie et puis on... Ils sont présents. Ils sont présents, on fait des activités ensemble, on... Je ne l'imaginerais pas autrement, en fait, d'avoir ces moments de partage. Après, ce que je vois aussi, c'est que le mien... Alors, toi, il a 6 ans, ton fils

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

Oui, il vient d'avoir 6 ans. Ça fait une semaine. Une semaine. Et puis, donc là, il est passé un petit peu... Il y a toujours mon bébé, ce bébé. Et puis là, il se développe en une

SPEAKER_02:

petite personne, un garçon. Et c'est assez drôle de voir ces... qui commence à être son caractère, sa manière de parler avec les autres, de parler avec nous. Et c'est marrant, ces changements. Ce n'est plus un bébé. Il a ses opinions. Il charrie aussi. C'est assez drôle. C'est très enrichissant, la relation de père-fils. C'est quelque chose que je ne pouvais pas passer à côté. et c'est le fait aussi que moi j'ai vraiment cette relation avec lui que j'ai pas eu avec mon père malheureusement parce que c'est toute une génération qui était très distante en fait et la mère très présente oui mais le père un peu à distance je sais pas si t'as eu la même sensation avec mon père c'est qu'ils étaient tellement dans leur monde de travail un peu de... patron de la famille, donc... Ils ne te permettaient pas de venir jouer par terre, au Lego, de faire des trucs tout bêtes. Mais les parents de cette génération de nos parents, ils ne faisaient pas ça. Non, c'est sûr. Et ça, c'est marrant. Parce que moi, quand ils dessinent, je dessine avec lui. Et ça, je n'ai jamais

SPEAKER_03:

fait ça. Non, je suis 100% d'accord avec toi. Et puis, ce n'est pas pour jeter la pierre à mes parents, mais quand on était à la maison, ils n'interagissaient pas vraiment avec nous. C'est-à-dire, enfin, là, j'en comme si c'était des mauvais parents c'est pas le cas du tout j'ai eu des parents très aimants enfin j'ai beaucoup voilà c'est mes parents je les aime ils ont fait de leur mieux et puis je crois qu'ils ont bien réussi mais c'est peut-être une question d'époque de société mais ils participaient pas à un engagement avec nous moi quand j'ai mon fils là c'est un petit peu différent parce qu'il commence à avoir plus ses amis donc des fois il va jouer avec ses amis il va dans le parc ou alors il jouait en ligne avec ses amis maintenant les amis prennent une part plus importante mais il y a quand même il a quel âge

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

il a 10 ans mais il est encore très demandeur de l'interaction avec moi et puis c'est vrai que c'est des moments excellents

SPEAKER_02:

mais bon revenons aux parents c'était à leur époque c'était normal on voyait aussi des enfants aller à l'internat Oui. C'était totalement normal. Pour toi, tu l'as... Donc, toi, tu as commencé tôt, l'internat. Oui, j'ai fait Chante-Merle, aussi, de Blonnet. C'est un collège privé où il y a... C'est un internat, en fait. Oui. Tout petit. Je ne me rappelle plus combien de temps je suis resté là-bas. Puis après, je suis resté un an ou deux à l'internat à Champité avec des moines. Tu vois, et les parents... C'est les fameuses scènes. Une scène qui m'a marqué. Et puis, Champité, je ne sais pas si ceux qui connaissent, mais c'est un collège... Il y a un escalier énorme à

SPEAKER_03:

l'entrée.

SPEAKER_02:

Je me rappelle un vendredi où j'attendais mes parents et tout. Il y a tout le monde qui est arrivé. C'était l'un après l'autre qui partent. le collège commence à se vider et puis t'as plus que toi et puis t'es un coup t'as le prêtre qui arrive et t'écoutes tes parents ils vont pas venir tu vas rester au collège ce week-end donc j'ai eu ces scènes là et

SPEAKER_03:

ça ça m'a oh pauvre Alain quelle horreur tu vas me faire pleurer

SPEAKER_02:

c'est horrible donc j'ai pas eu des moments très faciles

SPEAKER_03:

mais Moi, j'ai l'impression que tu n'es jamais parti en couille, en fait. La phase noire, la phase cachée. Non, mais je ne t'ai jamais vu, genre... Enfin, tu n'es pas tombé dans la drogue, dans l'alcool,

SPEAKER_02:

dans... Non, ça, j'y pense aujourd'hui. Bon, j'espère que je n'y arriverai pas encore. Mais c'est vrai que... Je pense que tout le monde a un côté sombre. Oui, bien sûr. Tout le monde a. Je ne vais pas se mentir, moi aussi je l'ai. Et justement, quand j'ai fait... Je ne sais pas, j'ai eu une séquence de choses qui m'ont un peu sauvé. Le foot m'a sauvé, parce que je jouais à un niveau assez haut. J'ai bien resté en forme, donc je jouais tout le temps. Ce qui maintient d'avoir un physique qui tienne. Après, quand j'étais au Brésil, j'ai fait aussi le Jiu-Jitsu. Ça m'a beaucoup aidé aussi à maintenir... à savoir qu'il y a toujours quelqu'un qui est plus fort que toi je me rappelle à l'époque je me suis fait taper dans l'entraînement quand tu fais des matchs de 2 minutes par des filles qui étaient incroyablement fortes ça m'a un peu touché et ça m'a un peu toujours éloigné de drogue ça m'a vraiment jamais attiré à part l'alcool comme tous les jeunes on est bête et puis on boit et puis on fait des bêtises après ça... Ça vient de moi, peut-être, je ne sais pas. J'ai toujours été... Dans moi, j'ai toujours un truc, une sorte de ligne rouge. Un endroit qui dit, non, cette ligne rouge, je sais que si je vais au-delà de ça, il n'y a pas de retour.

SPEAKER_03:

Donc, c'est une conscience un peu du danger.

SPEAKER_02:

Voilà, une conscience au fond de moi. Si je vais là... Mon côté, mon petit diable, il va m'emporter trop loin et je n'arriverai jamais à revenir. Donc, il y a plein de situations qui ont été compliquées. Mais j'ai toujours eu... Non, c'est bon. J'ai toujours eu un frein. Et ça m'a sauvé. Après, bon, c'est de moi aussi. C'est... C'est ton tempérament. Oui, j'ai toujours adoré le sport aussi. Quand je sortais en soirée, surtout au Brésil, je préférais boire suffisamment pour être bien et puis aller à la chasse. Ah oui, parce qu'Alain est un grand séducteur. Il a toujours été dans ce côté-là un peu séducteur.

UNKNOWN:

Oui.

SPEAKER_02:

SPEAKER_03:

malin,

SPEAKER_02:

t'es malin ouais et puis je vais pas me boire pour juste boire et puis être bourré, non je vais boire pour être confiant et puis aller communiquer communiquer voilà et ça a marché bien ça a marché assez bien non il s'est toujours et jamais été ce monde de drogue et tout ça ouais c'est peut-être que mon éducation peut-être le collège, l'internat il faudrait que j'y pense qu'est-ce qui m'a vraiment permis d'être qui je suis et m'a éloigné de ces choses parce que maintenant j'ai un enfant donc je vais savoir quels sont les mécanismes qui vont lui permettre justement, toi si t'as un fils je sais qu'un jour ou l'autre ils vont être confrontés à ça est-ce qu'ils vont faire le pas et aller dans le mauvais côté ou au contraire avoir le mécanisme de défense et dire non c'est bon je préfère boire être bourré ils vont passer par ça et au lieu de partir dans un chemin qui

SPEAKER_03:

est compliqué oui et puis c'est enfin il y a une question de tempérament je pense aussi mais voilà les personnes qui sont peut-être plus fragiles je dirais pas fragiles j'utilise

SPEAKER_02:

enfin

SPEAKER_03:

ou ça n'a pas le même effet sur chaque personne l'alcool ou la tentation ou les humeurs tu vois et t'as des personnes qui sont

SPEAKER_02:

peut-être c'est peut-être des gens qui manquent de sensations dans leur vie j'essaie de découvrir le pourquoi parce que par exemple aujourd'hui moi j'adore un exemple aujourd'hui j'adore le ski mais pourquoi parce que Tu as des sensations quand tu es vraiment en plein équilibre et tout. C'est un peu un extase. C'est un peu, entre guillemets, une overdose. Est-ce que tu as besoin vraiment d'être sous drogue pour ressentir la même chose

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Ou quand je suis à la plage

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Après, en étant franc, quand tu es au Brésil, dans un bar, en pleine discussion, et tu connais des

SPEAKER_03:

gens,

SPEAKER_02:

il y a aussi une sensation chimique, même pas avant, juste de parler avec quelqu'un que tu ne connais pas, une attraction, il y a une sensation chimique qui se... qui se passe ouais la communication non-verbal ouais voilà qui est juste incroyable et t'as pas besoin de drogue pour arriver à ce stage je sais pas moi c'est ma sensation ouais c'est et là c'est mon but quand je sortais dans les soirées et que je voulais connaître d'autres filles ouais Ce n'était pas forcément sortir avec et tout, non. C'était plutôt d'avoir cette connexion chimique. Je ne sais pas si tu arrives à

SPEAKER_03:

comprendre. Oui, je vois

SPEAKER_02:

en fait. Tu rentres dans un monde parallèle en fait, tu crées une sorte de bulle.

SPEAKER_03:

C'est intéressant parce qu'on n'en a jamais parlé, mais j'ai toujours senti qu'il y avait... Tu avais un truc, quoi. Enfin, quelque chose qui faisait que... Et d'ailleurs, c'est pour ça, je pense aussi que beaucoup de personnes allaient se parler. Tu vois, quand tu disais les filles qui venaient chez toi parler de leurs problèmes, je pense qu'il y a une question de confiance. Enfin, j'arrive pas vraiment à l'expliquer, mais... C'est ça, c'est que c'est sensoriel aussi. C'est ça, c'est que tu trouves du... ce que tu recherches, ce qu'on peut rechercher avec la drogue ou l'alcool, qu'il y ait une drogue, enfin, toi, finalement, t'arrivais à la trouver dans des choses qui sont peut-être... Oui, dans la musique. Dans la musique

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

La musique, c'est un bel

SPEAKER_02:

exemple aussi où tu peux passer à un état second et avoir des sensations et des émotions.

SPEAKER_03:

Oui, et puis nous, on n'est pas musiciens, mais on a toujours aimé la musique, on a toujours parlé de musique, enfin, on vivait... Ton frère est musicien, toi, t'as baigné là-dedans

SPEAKER_02:

aussi. Oui, depuis tout petit il y avait la musique de tous les genres tous les genres c'est ça qui est aussi qui est riche c'est que tous les genres ils peuvent t'apporter des sensations différentes ouais d'ailleurs dans le train en venant sur Genève je suis passé de musique électronique à rock et à musique brésilienne dans une phase de 20 minutes et chaque de ces genres de musicaux m'ont donné des sensations parce qu'ils te ramènent à des endroits ah Et ça, je pense que les gens dans le train qui me voyaient, j'étais émotionnellement altéré et drogué. Non, je ne suis pas drogué, les gars, c'est juste une musique qui me prend et qui me ramène à des moments

SPEAKER_03:

juste incroyables. Complètement. D'ailleurs, j'ai eu David, un des derniers podcasts que j'ai fait, il a dit un truc, c'était quoi

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

C'était« music». Melody is memory, ou un truc du genre. C'est que ça te ramène à une époque, à un endroit, à une

SPEAKER_02:

sensation. Là, j'étais le dernier que j'écoutais avant de te rencontrer. C'était une école de samba, en fait. C'était tous les tambours. En fait, à Rio, t'as le carnaval, et t'as la fameuse avenue où t'as toutes les écoles de samba qui rentrent. Et chaque école, ils ont à peu près entre 1000 et 1500 musiciens. et quand tu vis ça en live près là-bas c'est juste un truc qui te touche à vie donc à chaque fois que j'écoute ces tambours des fois ça m'arrive, c'est pas souvent ça me ramène à ces époques où j'allais voir ces écoles de samba où c'était juste une folie t'as pas besoin de

SPEAKER_03:

drogue et c'est vrai que c'est quelque chose du Brésil aussi qui est très fort là-bas

SPEAKER_02:

le rythme en y pensant maintenant j'ai des moments dans ma vie qui m'ont tellement marqué que je n'ai plus rien d'artificiel pour revenir à ces sensations, ces sensorelles très fortes. Un moment au niveau sport qui m'a marqué à vie, c'est quand j'avais 7 ans. j'étais au Maracanin voir un match du Flamengo qui est mon équipe ah bah tiens lui aussi il se rappelle des choses et j'ai vu un match de Zico il y avait je me rappelle il y avait plus de 150 000 personnes dans le stade waouh donc quand tu vois ça en live ah oui et puis à l'époque il n'y avait pas des mesures de sécurité non tu rentrais dans les petits couloirs où tu étais complètement écrasé où les gens tu choisissais pas où t'allais parce qu'il n'y avait pas de chaises c'était des grands trucs en béton où tu restais debout tout le match mais c'était juste tu vois ça une première fois dans ta vie tu joues ça te touche tout le corps qui est touché par ça donc ça c'est un des moments qui m'a le plus marqué dans ma vie et à chaque fois j'essaie de revenir dans les mémoires et de garder ça donc il y a pas mal de mémoires dans ce genre là qui m'ont marqué et qui c'est pour ça que tout ce qui est Un truc alternatif, entre guillemets, je ne le fais pas. Même si des fois, les gens ont essayé, mais ça ne marche pas. Ouais, non, ben bravo, quoi. Chapeau. Ça s'appelle les joints, c'est le... Oui, oui. Les bang. Ouais, ouais. Les space cakes. Ouais, non, oui, oui. Des fois, j'en ai mangé, sans me faire exprès, par le biais de filles, qui sont là. Ouais.

SPEAKER_03:

bravo et puis c'est une grande qualité mais c'est vrai quand je reprends un petit peu les choses qui nous lient il y a le sport, il y a la musique Il y a l'art, on n'a pas parlé, mais la créativité. On a tous les deux travaillé dans la vidéo, on a même collaboré un petit peu. Ce sens artistique. Et puis, maintenant, on est à la paternité d'être là avec nos enfants. Finalement, j'ai l'impression qu'on a ces différentes choses en

SPEAKER_02:

commun. C'est des points en commun. Après, toi, tu es plus Amérique du Nord

UNKNOWN:

?

SPEAKER_03:

Oui,

SPEAKER_02:

oui, oui. Ah oui, oui, oui. Non, oui, en fait, c'est... Oui. On a cette très similitude, mais t'es plutôt au nord, moi je suis tout... Ouais, c'est ça, c'est

SPEAKER_03:

ça. On est le chaud et le

SPEAKER_02:

froid. Le Brésil, c'est un pays un peu spécial. C'est tellement... Mais c'est là aussi, c'est un pays qui est tellement... où les émotions sont tellement fortes. Il n'y a rien qui est... C'est l'opposé de la Suisse, dans tous les sens du terme. Il n'y a rien qui est... qui est un peu fade ou tranquille. Non, c'est tout à mille. En Suisse, tu t'organises ton calendrier. Au Brésil, tu vis le jour le jour. C'est impossible de calendrier d'ici une semaine. C'est impossible. Donc, les gens font le vide le jour le jour. C'est deux mondes différents. Après, tout est émotionnel. Les gens sont très émotionnels. Les gens sont très sensoriels aussi. Donc tout ça, ça marque et ça, c'est une partie de moi. Après, j'ai une partie de moi qui est très suisse aussi. Des fois, c'est un peu compliqué. Une communique avec l'autre. Mais ça, c'est un pays qui, je le dis à tout le monde, il faut au moins une fois dans la vie y aller. pour le sentir et voir comment c'est

SPEAKER_03:

donc je suis allé au Brésil deux fois pour le mariage de notre ami Raphaël qui est aussi brésilien ça c'était la première fois ouais et quand je suis allé c'était à Rio mais on devait passer par Sao Paulo et le vol était en retard et donc j'avais raté la connexion et il n'y avait aucune information sur le prochain vol et tout et j'étais à l'aéroport de Sao Paulo et je trouvais personne à qui parler et à un moment donné je fais la queue pour avoir des informations. Et la queue ne bougeait pas. Et il y avait... Je me suis dit, mais... J'en peux plus. Comment je... Il faisait chaud. Je venais d'être 12 ans. Et je commençais à être très, très tendu. Très, très tendu. Et tout à coup... je commence à observer autour de moi et les gens dans la queue ils étaient souriants ils dansaient ils parlaient entre eux et ça m'a fait un choc parce que j'étais dans une situation que encore aujourd'hui je déteste les queues je ne supporte pas les queues et là c'était ma première la première fois que j'étais exposé à des brésiliens j'étais exposé à des brésiliens en dehors du Brésil mais et j'étais genre ah ok ouais on est dans la queue oui parlons discutez avec

SPEAKER_02:

l'autre personne danses et puis tu vas tu vas y arriver au guichet peut-être pas peut-être pas maintenant mais tu vas y arriver un des secrets au Brésil c'est justement la bonne humeur si tu vas obtenir les choses moi je me rappelle la dernière fois que j'ai été c'était bon c'était pas pendant le temps de ma mère mais disons que j'avais on devait aller de Rio à São Paulo et puis il n'y avait pas d'avion et tout et puis c'était hyper cher parce que c'était le même jour ouais Et puis ma belle-sœur, elle arrivait un peu stressée au guichet là-bas pour tenir son billet et tout. Elle s'est énervée un peu avec le pauvre gars de la compagnie aérienne. Et puis moi, j'ai dit bon, on va le prendre dans la brésilienne. Et puis je commence à raconter une blague. Et puis les gars, ils commencent à rigoler. Et puis en fait, tu ne connais pas l'histoire. Vous êtes d'où

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Et puis ça commençait comme ça. Et puis au bout d'un moment, il avait fait quoi

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

En fait, il a trouvé une combine. Comme tout de Brésil est une combine, quand tu prends le même jour de Rio à São Paulo, c'est hyper cher. Donc, qu'est-ce qu'il nous a fait

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

Il a pris un vol qui partait dans une autre ville, mais avec une escale à São Paulo. Oh, waouh

UNKNOWN:

!

SPEAKER_02:

Donc, il a dit, je vous fais un petit truc. Alors, l'escale, vous allez je ne sais pas où. Et c'était moins cher, en plus. Du coup, vous n'avez pas de bagage, au moins. Non, non, c'est bon. Ok, à São Paulo, vous descendez. Ok, d'accord, merci. Et tout ça, dans la bonne humeur. Et au Brésil, ils adorent. Tu vois que le gars... Il est un peu lui aussi stressé. Tu vas à la bonne humeur, tu lui racontes. Tu vas dans son strip et tout. Tu lui parles par son nom. En Suisse, ça marche peut-être. Avec les vaudois, je l'ai fait plusieurs fois et ça marche super bien. Mais tu dois parler avec leur langue. Tu dois parler avec l'accent local. Et ça, je le fais une fois. J'ai fait avec ma femme et ça a marché super bien. parce qu'elle cherchait des apparts c'est la pauvre avec son accent portugais et tout brésilienne je crois qu'elle a fait genre 30 appartements moi j'ai fait 2 appartements j'ai sorti l'accent suisse et tout de suite le lendemain les gars monsieur Bourgeois vous voulez pas cet appartement d'accord parce que j'avais pris l'accent suisse et ça ça met les gens un peu dans leur monde ça les

SPEAKER_03:

rassure et puis c'est une bonne conclusion on a même pas parlé de foot un petit peu du Maracana mais on refera un podcast mais j'ai ces petits actes en anglais on dit act of kindness des petits moments d'interaction de la vie de tous les jours c'est petit pour moi c'est très très important et je le fais pas j'essaye pas de de manipuler ça pour avoir ce que je veux mais force est de constater que finalement c'est plus facile et puis finalement les choses tout à coup t'as un problème

SPEAKER_02:

après il faut se rendre compte qu'on n'est pas seul au monde on n'est pas unique, on est juste une personne comme les autres et puis le fait de respecter les autres ça aide ça m'est arrivé plusieurs fois à Londres par exemple je loupe toujours ma femme elle croit que j'ai une amante à Londres à chaque fois que je prends un vol via eFlow je loupe la connexion et à chaque fois je vais rester à la Holiday Inn du coup je suis tellement habitué que j'arrive déjà tu sais ça arrive au portique là où tu sais que tu as passé ton truc qui ne va pas passer donc les autres qui sont avec moi ils aident passer mais moi je dirais que donc ils cherchent à prendre mon vol cher parce que je sais que et puis la dernière fois la première fois que ça m'est arrivé j'étais tellement énervé et puis si j'arrive énervé comme ça la pauvre notre dame de British Airways elle va stresser encore plus elle va tout faire pour moi donc j'ai fait un petit tour me calmer puis je suis revenu grand sourire et c'est comme ça je pense

SPEAKER_03:

c'est vrai qu'au foot on aurait dû parler du foot parce que là j'ai mes amis qui m'ont

SPEAKER_02:

arrivé nos amis pardon mes amis non mais

SPEAKER_03:

nickel mais c'est super cool Alain et puis si c'est ce qui est toujours cool c'est de découvrir c'est ça c'est que je te connais depuis plus de 20 ans et puis je découvre des choses et c'est ce que j'aime beaucoup avec ce podcast et ce moyen de communiquer c'est que je sais pas c'est naturel c'est une discussion naturelle mais c'est comme ça ouvre quelque chose en plus ouais

SPEAKER_02:

bah nickel moi aussi je suis pas content de parler comme

SPEAKER_03:

ça en

SPEAKER_02:

fait ça ça me redécoue des choses de moi-même que j'avais

SPEAKER_03:

oublié bah écoute à continuer à méditer prochain épisode prochain épisode avec Alain juste pour terminer la SLSL Brazil c'est compliqué c'est un autre chapitre ça c'est un autre chapitre c'est un autre chapitre c'est une autre histoire alors on va quand même terminer sur quelque chose de positif le meilleur souvenir de l'équipe du Brazil Pour

SPEAKER_02:

toi

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

2002 ou 2004, je pense. Parce que j'étais en Suisse, c'était ma première Coupe du Monde, j'ai vu le Brésil gagner. 2002

UNKNOWN:

?

SPEAKER_02:

2004, pardon. Ah,

SPEAKER_03:

94, 94.

SPEAKER_02:

94, c'était la première fois que j'ai vu le Brésil

SPEAKER_03:

gagner la Coupe

SPEAKER_02:

du Monde. Ah, c'est juste, je me souviens, on était au jardin. Là où Baggio a loupé son pénalty et le Brésil avait gagné sa Coupe du Monde. Pour la quatrième fois. C'était la première fois que j'ai vu et c'était spécial. Après la deuxième, la 2002 aussi. Je me rappelle parce qu'à l'époque c'était au Japon et j'étais en boîte de nuit bien sûr. Ça c'est typique Brésil. Boîte de nuit, tout le monde sort, boit et tout à coup ils arrêtent la musique, ils mettent l'écran et le match commence. Et puis le Brésil gagne et puis c'était incroyable parce que je n'ai pas dormi toute la nuit. J'étais en délire total. Ouais, ouais. mais 1994 c'était spécial parce que c'était plus difficile 2002 je m'y attendais déjà Avec

SPEAKER_03:

l'équipe qu'ils avaient, c'était compliqué de ne pas gagner ces coups. Mais voilà. Et on ne parlera pas de 98, mais on était ensemble. Et 1, et 2, et 3, et 0

UNKNOWN:

!

SPEAKER_03:

Non, mais bon, vous avez les 5 étoiles, nous on en a 2. C'est pas grave. Alain, merci beaucoup. Merci à toi. Et à

SPEAKER_01:

bientôt

UNKNOWN:

! Dans tous les sens. Dans tous les sens.

SPEAKER_01:

Merci d'avoir

SPEAKER_00:

regardé cette vidéo

UNKNOWN:

!

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